Budget des ménages en 2017 : Le transport 1 er poste de dépenses

L"Insee a dévoilé mercredi 11 décembre 2019 les premières données de son enquête sur le budget des familles. L’enquête «Budget de famille» 2016-2017 s"inscrit dans la succession des enquêtes «Budget des familles», réalisées par l"Insee tous les 5 ans environ. Elle vise à reconsti- tuer toute la comptabilité du ménage. Les dépenses des Guadeloupéens ont augmenté de 6% entre 2011 et 2017 pour atteindre 4 milliards d"euros.

Les ménages résidant en Guadeloupe dépen- sent la moitié de leur budget de consommation pour se déplacer, se nourrir et se loger. Les modes de consommation diffèrent selon les revenus et les caractéris- tiques des ménages et font apparaî- tre trois profils types de consom- mateurs : les aînés défavorisés dont le budget est dédié avant tout à l’ali- mentation. On peut toutefois noter que le niveau de dépense moyen est de 1900 euros chez nous par mois, contre 2300 de l"autre côté de l"Atlantique. L"écart est toutefois moins impor- tant ramené en unité de consom- mation (en tenant compte de la taille des ménages), avec 1250 euros par unité dans l"archipel, contre 1500 dans l’hexagone.

Le transport qui arrive en tête avec 19,7% du total, devant l"alimenta- tion, 15,8%, et le logement, 13,7% qui peut s’expliquer non pas d’un besoin réel de déplacement mais surtout d’un déficit d’organisation du transport collectif.

On peut observer à travers ces don- nées des disparités assez impor- tantes. L"Insee a par exemple identi- fié trois profils de consommateurs, constatant que les personnes les moins aisées dépensent davantage pour se loger, plus d"un tiers du bud- get, les actifs avec emploi, eux, se tournent plus vers des choix de confort en consacrant 27% à la voiture, et les personnes âgées défavorisées ont pour priorité l"ali- mentation, qui représente 29% de leurs achats.

De plus, la moyenne cache toujours d"importantes disparités. Ainsi les 20% les plus aisées dépensent trois fois plus que les 20% les plus modestes et les priorités divergent. Avec un surplus d"argent, les plus pauvres privilégient la santé, l"ali- mentation ou encore le logement, là où les plus riches pensent épargne, vacances et loisirs.

Entre 2011 et 2017, la part des dépenses d’alimentation a diminué conséquence d’une diminution du pouvoir d’achats, l’augmentation des prix, et des évolutions socié- tales. La population guadelou- péenne vieillit et «décohabite», ce qui implique de nouveaux besoins : logements, santé, assurances et équipement du logement. Ces der- niers occasionnent de nouvelles dépenses qui pèsent plus sur le bud- get des ménages.

En vérité ces statistiques cachent en grande partie la brutalité et la réalité de la misère qui règne en Guade-loupe et aussi les grandes inégalités qui y demeurent.

Ces données en disent long sur l’in- térêt porté aux Dom par les autori- tés et l’indifférence de la classe poli- tique en Guadeloupe.

Le seuil de pauvreté en Guadeloupe est actuellement de 600€ en Guadeloupe alors celui-ci atteint 1015€ en France. Aucun mot sur la différence entre les seuils de pauvreté, les autorités françaises estiment que les Guadeloupéens doivent se satisfaire d’une norme de niveau de vie inférieure à celle de la France.

Q UEDÉPENSERAIENTENPRIORITÉLESMÉNAGESGUADELOUPÉENSSILEURSRESSOURCESAUGMENTAIENT ?

Si les ressources des ménages guadeloupéens augmentaient (d’environ 10%), un tiers des ménages affec- teraient ce surplus à leur épargne ou à des dépenses consacrées à leurs loisirs ou vacances. Un autre tiers utiliseraient cet argent supplémentaire pour le remboursement de leurs crédits, leurs dépenses de santé ou de logement. En revanche, peu de ménages seraient prêts à dépenser plus pour des dépenses d’habillement, de culture, l’éducation de leurs enfants ou les transports.

Ces déclarations cachent toutefois des disparités importantes selon le revenu des ménages. Les plus pau- vres auraient plutôt tendance à dépenser davantage pour leur santé, tandis que les plus riches souhaite- raient dépenser plus pour leurs loisirs et vacances ou épargner davantage. Ces souhaits mettent en lumière les restrictions que s’imposent les ménages à bas revenus dans leurs comportements de consommation.