Comment va la Dominique trois ans après le cyclone Maria ?

Le cyclone Maria a frappé l’île de la Dominique en 2017. Il a fait beaucoup de dégâts, à hauteur de 800 millions d’euros. Nous profitons du séjour de David Laville pour avoir des nouvelles de son île.

Quelle est la réalité de laDominique ?

David Laville :Comme je l’avais déjà signalé la se- maine dernière, nous revenons d’une élection lé- gislative de tous les dangers, parce que la partie ad-

verse voulait à tout prix prendre le pouvoir alors que le peuple n’est pas d’accord. Donc les opposants ont fait beaucoup de dégâts à la Dominique. On aurait dit un cyclone. Ils ont mis le feu un peu partout dans le pays. Ils ont bloqué les routes avec toutes les conséquences que cela implique. Les gens ne pouvaient pas se rendre au travail, les enfants ne pouvaient pas se rendre à l’école. Circuler était impossible. L’opposition a cherché, par tous les moyens, à nous provoquer de manière à nous pousser à procé- der à l’arrestation de leurs parti- sans, dans le seul but de favoriser le débarquement des Américains sur notre sol. Le plan consistait à arrêter Skerrit et à semer la zizanie dans le pays, comme en Bolivie. Nous étions prudents et avions esquivé leur plan machiavélique

. Maintenant, le peuple bénéficie beaucoup de l’aide du gouverne- ment, puisque 80% des maisons ont été détruites. Le gouverne- ment procède à la reconstruction des habitations. Ce sont des mai- sons qui résisteront aux évène- ments cycloniques. Dans le nou- veau plan de reconstruction, il y a des maisons équipées d’une cham- bre, de deux ou de trois. De même, le gouvernement cons-truit aussi de grands appartements comme aux Etats-Unis, soixante à soixante- dix appartements.

Actuellement vous construisez enrespectant les normes de construc- tion, y’a-t-il des maisons qui ont Oui c’est ce que nous faisons actuelle- ment et le peuple est content. Il y a encore quelques maisons sans bâches mais qui sont plus à la cam- pagne. Comme vous le savez, tout ne peut pas être fait d’un seul trait. C’est au fur et à mesure.

Avez-vous déjà rétabli l’import-export ?Oui, nous ne manquons de rien actuellement. Nous nous apprêtons à construire un grand port en eau pro- fonde et un grand aéroport interna- tional, cette année même.

Comment se porte le secteurtouristique et les hôteliers ? Ont- ils pu redémarrer ? Tout a repris, la vie économique a redémarré. Avant la tenue des élec- tions, avec toutes les agitations, les bateaux qui arrivaient au port étaient déroutés ailleurs. Depuis, ils ont repris leurs rotations. Oui, les hôteliers se sont refait une santé. Nous venons d’ouvrir deux hôtels 5 étoiles, il n’y a pas longtemps. Nous avons cinq autres en construction.

Les touristes viennent-ils et quelleclientèle recevez-vous ?Oui, les gens viennent. Nous rece- vons, les Américains, les Allemands, les Anglais, les Guadeloupéens, très

Parlez-nous de la réalité écono- mique, de la situation des entre- prises ?Les choses commencent à reprendre leur place

Vous avez des maisons d’assu- rances ?Oui, parce que les assurances ont aidé beaucoup de gens à reconstruire leur maison. Pour ceux qui n’étaient pas assurés, c’est le gou

Quel est l’état de l’agriculture ?Idem, l’agriculture redémarre très bien. Nous devons livrer pour la Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-kits et Nevis, Martinique, Barbade… En termes d’infrastructures, les routes sont réparées, le pays est en train de se transformer pour être encore plus accueillant. Nous nous sommes équi- pés en électricité géothermique presque pour moitié de notre consommation. Actuelle-ment, le gouvernement vient de mettre l’en- seignement éducatif gratuit pour tout le monde. (Matériels scolaires et enseignement). Ceux qui font des études à l’université bénéficient d’une bourse de 1 000 dollars par mois. De même, le transport est gratuit pour les élèves.

Quels sont les pays qui vousaident ?La Russie nous a bien aidés après le passage du cyclone Maria. Elle nous a offert 80 tonnes de produits alimen- taires et 60 tonnes de matériaux de construction. La Banque mondiale nous a accordé une aide pour la reconstruction. Nous avons aussi reçu de l’aide venant de l’Union euro- péenne et du Commonwealth pour la reconstruction.

Certaines personnes mal informéespensent que si la Guadeloupe deve- nait souveraine et qu’un cataclysme s’abattrait sur le pays, sans l’aide de la France, elles ne seraient plus rien. Qu’en pensez-vous ?Les gens disent des bêtises. Si la Guadeloupe s’érige un jour en peuple souverain, c’est elle qui serait amenée à choisir avec qui elle souhaite com- mercer, échanger, développer, l’ami- tié et la coopération dans les diffé- rents domaines.

Quel message voulez-vous transmet- tre au peuple guadeloupéen ?Tout d’abord, je remercie les Guadeloupéens qui nous ont vrai- ment aidés. Ils nous ont assistés, notamment par l’aide apportée par les différentes collectivités. L’asso- ciation CORECA a réparé une école avec son personnel. Elle nous a envoyé de l’argent. Je voudrais aussi, au nom du peuple dominiquais, remercier principalement le maire de la commune de Port-Louis, Victor Arthein qui nous a bien aidés. Nous sommes tous d’abord Caribéens. La Dominique est une île soeur de la Guadeloupe par sa proximité géo- graphique. Il était du devoir de la Guadeloupe de lui venir en aide.