FACTURATION DE L’EAU :Il n’est pas question de payer un service non rendu

E ntendons-nous bien ! Nous ne disons pas ici qu’il ne faut pas payer l’eau que nous consommons. Si nous soutenons l’idée que l’eau est un bien commun, comme l’air, le soleil, l’oxygène ou le vent et que tout cela constitue la richesse naturelle nationale appartenant au peuple, nous reconnaissons, dans le même temps, que l’eau qui est livrée dans les domiciles, les établissements publics et les entreprises est le résultat d’un service.

En clair, avant l’arrivée à nos robinets, cet élément naturel a subi un traite- ment pour le rendre potable. Ce traitement a nécessité des moyens humains, chimiques et techniques, depuis les sites de prélèvement, jusqu’aux lieux de consommation. C’est tout cela que l’on désigne comme le service rendu pour l’eau. Donc, si celle-ci est gratuite, comme nous le soutenons, le service, par contre, est payant.

Le point d’affrontement entre les usagers et les opérateurs de l’eau se situe précisément à ce niveau.

Les dirigeants de la CAGSC, gestionnaires du service de l’eau en Sud Basse-Terre, après avoir pillé les caisses de cette structure, mobilisent le Trésor public et des huissiers pour faire la poche aux abonnés qui n’ont pas payé leurs factures d’eau. Cet acharnement des fossoyeurs de la CAGSC, relève de l’indécence.

Depuis plusieurs années, ils ne respectent pas leur part du contrat qui les lie aux abonnés, parce qu’ils n’assurent pas le service pour lequel ils facturent.

Les citoyens de cette zone vivent une situation insoutenable, inac- ceptable, conséquence des ruptures régulières dans la distribution de l’eau, de la pollution au chlordécone, à divers types de déchets, et de la présence de bactéries dans cette eau quand, miraculeuse- ment, elle arrive à couler au robinet.

Alors, le service de l’eau est défaillant et présente même un certain danger pour la santé. Ces manquements ont contraint des usagers à dépenser des sommes élevées pour acheter de l’eau minérale en bouteilles ; d’autres se sont endettés pour acheter et faire installer citerne et surpresseur.

Il faudrait bien, le moment venu, que l’on parle de remboursement ou compensation pour ces dépenses imposées par la situation de faillite du service de traitement et de distribution de l’eau. Les informations qui filtrent actuellement laissent à penser que les choses ne vont pas s’arranger de sitôt.

Les belles promesses du plan des collectivités, pour mettre un terme aux tours d’eau à la fin 2019, sont déjà dans les caniveaux.

L’annonce, avec éclat, du consensus trouvé pour un syndicat unique de l’eau, est à inscrire sur les tablettes des fake news.

C’est sans aucune honte que les décideurs politiques défaillants, sans paroles, sans principes, qui complotent sur le dos du peuple, osent se retourner contre les abonnés de l’eau qu’ils ont spoliés, empoisonnés, pour les étrangler financièrement.

Eh bien non ! Les abonnés n’ont pas à payer des factures pour un service qui n’a pas été rendu.

L’exigence, c’est un moratoire sur les factures, jusqu’au rétablisse- ment total d’un service public produisant de l’eau en quantité et en qualité en Guadeloupe.