Le docteur Henri Joseph le chantre du développement endogèneRespect !

Aucun Guadeloupéen ne peut ignorer, ni même sous-estimer, le travail réalisé par le docteur Henri Joseph, Pharmacien, Docteur en pharmacognosie et cofondateur des laboratoires Phytobôkaz, dans l’intérêt de la Guadeloupe. Il a été déclaré homme de l’année à plusieurs reprises par des journaux gua- deloupéens. «Le Régime Caribéen» a été l’une de ses victoires retentissantes qui lui a valu l’éloge de la loi Santé pour l’Outre-Mer. L’Organisation des Nations Unies (ONU) pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a salué l’importance de son travail. On comprendra que la place nous manque pour présenter un curri- culum exhaustif de cet illustre sexagénaire de 65 ans.

Et pourtant, au détour d’une émission sur ETV, en décembre 2019, il a eu droit à une violente volée de bois vert, seulement pour avoir émis le voeu qu’au moins «5 000 Guade- loupéens se mettent au travail (NDLR : de la terre), à l’instar de la foule du mas maten», et ne pas «attendre que la France nous mette la cuillère dans la bouche», pour tenter des initiatives afin de sortir la Guadeloupe de cette dépendance alimentaire et parvenir à une pro- duction et une consommation locale beaucoup plus volontariste, beaucoup plus importante qu’ac- tuellement, quand on connait le paradoxe d’une Guadeloupe, terre fertile, riche en biodiversité et qui importe pourtant plus de 80% de son alimentation.

Un tel appel n’accuse pas les Guadeloupéens d’être des fai- néants. Il ne les méprise pas quand il souligne qu’on ne travaille pas assez. Il met surtout en exergue que beaucoup de compatriotes pour- raient tirer une grande partie de leurs subsistances alimentaires de notre riche biodiversité, pour dimi- nuer leur dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur

. Et c’est en scientifique convaincu qu’il a décidé d’abandonner son métier de phar- macien pour s’engager dans ce combat qu’il considère légitime- ment comme une priorité pour la survie de ses compatriotes, voire de l’humanité : Faire preuve d’initiative, d’imagination, de créativité !

Cette ignominie, dont il est victime à la suite de ses propos, est d’autant plus surprenante que son auteur, sociologue, au fait de la société post-esclavagiste et des conflits sociaux en Guadeloupe, a toutes les capacités intellectuelles et profes- sionnelles pour comprendre la déclaration du docteur Henri Joseph. A moins que l’on veuille apporter la preuve de ce concept du«fann tchou»qui a été débattu ces jours derniers sur une station de radio locale. Nous avons demandé au docteur Henri Joseph de nous éclairer, à la suite de cette ignomi- nie. Voir sa réponse dans l’encadré.

En tout cas, il nous revient que le concept de la femme guadelou- péenne «poto mitan» a été aussi fort dénaturé et condamné au cours des vingt dernières années du 20 ème siècle, par un certain mouve- ment féministe. On peut le com- prendre et l’admettre, si le but véri- table était d’appeler l’homme gua- deloupéen à une attitude plus colla- borative dans les tâches matérielles du foyer. Cependant, on ne peut ente-rrer ce concept de «femme poto mitan» que beaucoup de fem- mes revendiquent d’ailleurs encore, fort heureusement, au profit de la femme «Rose Cayenne» si ce nou- veau concept se réduit à attendre dans un fauteuil que le fruit à pain du Pérou ou les dombrés d’ailleurs arri- vent en sachets surgelés pour être consommés… à cause de ses ongles qui lui interdisent d’éplucher nos fruits à pain et nos pòyòs.

La Guadeloupe doit compter sur une dynamique de développement endogène. Pour cela, il faut la colla- boration de tous ses chercheurs et dans tous les domaines : scienti- fiques, économiques, sociologiques, anthropologiques, éducatifs, philo- sophiques, religieux, pédagogiques, sportifs, de tous ceux qui ont fait leur preuve seulement sur le terrain, et de ses visionnaires politiques. Il ne s’agit pas de chercher à se détruire mais, à se mettre autour d’une table, ronde de préférence pour évi- ter le face-à-face et inhiber cette inclination à l’antagonisme destruc- teur dans notre pays, pour débattre sans invective.

C’est à ce prix et à ce prix seulement que la Guadeloupe pourra occuper sa place pleine et entière dans le concert des nations.

Alors, à la 20 ème année de ce 21 ème siè- cle, tous nos voeux les plus chers : Crions et chantons avec notre com- patriote, le docteur Henri Joseph :Aux arbres citoyens !