No pasaran !

C eux qui s’intéressent à l’histoire des luttes des peuples ont certainement retenu ce slogan qui a traversé les frontières et le XX è me siècle :«No pasaran !». Sa traduction française est : «Ils ne passeront pas !».

Ce mot d’ordre a été utilisé par les Républicains espa- gnols en lutte contre les rebelles nationalistes com- mandés par le général fasciste Franco dont le soulève- ment, le 18 juillet 1936, déclencha la guerre civile espagnole qui a duré de 1936 à 1939.

Une jeune députée communiste du nom de Isidora Dolores Ibarruri Gomez, connue plus tard sous le nom de«la passionaria»prononça le 19 juillet 1936, ces phrases mythiques qui devinrent le cri de ralliement de tous les Républicains, de tous les antifascistes, de tous les pays :«Vive la République du peuple ! Les fascistes ne passeront pas ! Ils ne passeront pas ! No pasaran !».

Malgré le soutien des brigades internationales, la jeune république espagnole, abandonnée par les gouvernements sociaux-démocrates d’Europe, la France la première, succomba sous la puissance de feux des fascistes espagnols coalisés avec l’Allemagne de Hitler et l’Italie de Mussolini.

On sait comment la France des sociaux-démocrates «défroqués» a payé sa lâcheté en 1940.

Mais ce slogan, «No pasaran», continue à se faire entendre encore aujourd’hui en France dans les luttes sociales, tout comme dans l’engagement de plus en plus fort des gens pour défendre la République démo- cratique et sociale qui s’est construite dans la résis- tance au nazisme et à Vichy.

Tout porte à croire, au regard de ce qui se passe au plus haut niveau de l’Etat français aujourd’hui, que ce slogan est en train de pénétrer aussi les institutions républicaines.

Les positions adoptées, à une semaine d’intervalle par le Conseil d’Etat, d’abord sur les projets de loi portant réforme de la retraite et ensuite, sur la circulaire Castaner concernant les élections municipales, ren- voyant sévèrement le gouvernement au respect des principes républicains, indiquent clairement que le pouvoir macronien de type autoritaire et monarchiste est confronté à la montée dans les institutions du réflexe républicain. Le message semble clair et rejoint l’appel de la passionaria : «Vive la République du peuple ! Emmanuel Macron, Edouard Philippe, Christophe