CUBA :Phare de l’agriculture biologique

Nul sur la planète n’ignore l’exis- tence de ce pays insulaire de la Caraïbe. Il en sait quelque chose, grâce à ses lectures, aux films documentaires, ou à ses visites touristiques. Si, ignorance il y aurait cependant, il suffirait de prononcer le nom d’un de ses fils légendaires, Fidel Castro ou celui d’autres révolutionnaires anticolonialistes et anti- capita- listes, tel Che Guevara, pour le remettre en mémoire.

A ussi, notre objectif n’est pas d’exposer, dans ces colonnes, ni sa géogra- phie, ni son histoire, mais seule- ment un des aspects deson combat pour résister à l’impéria- lisme américain et de ses alliés, depuis le 1 er Janvier 1959, quand Fidel Castro et sa troupe de 82 hommes, par un coup d’Etat, certes, ont renversé l’idéologie capi- taliste et corrompu du dictateur Fulgencio Batista, pour proclamer, à la face du monde, l’orientation socialiste de ce pays, allié de l’Union des Républiques Soviétiques Socialistes (URSS), jusqu’en 1991.

Alors, en dépit de toutes les formes d’embargo subies jusqu’ici, en dépit de la perte du soutien assuré par l’URSS depuis la chute des pays socialistes, avec courage, détermi- nation, foi et espérance, ce peuple conscientisé a su garder le CAP pour s’avérer exemplaire dans diffé- rents domaines.

On savait Cuba depuis très long- temps à la pointe des techniques agricoles, en particulier pour la cul- ture de la canne et la production du sucre dont il est devenu le premier exportateur mondial

. On le savait aussi à la pointe de l’industrie phar- maceutique et le monde médical a salué, par exemple, la découverte par ses chercheurs des médica- ments et du traitement pour guérir le vitiligo. La médecine cubaine, reconnue internationalement, a permis à Cuba de recevoir les félici- tations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2015, pour avoir été le premier pays, à éliminer la transmission du VIH (Sida) et de la syphilis congénitale, de la mère à l"enfant. On savait aussi, depuis de très nombreuses années, que les milliers de médecins formés chaque année dont une moitié composée d’étudiants étrangers, permettent à Cuba de répondre à la demande pressante de beaucoup de pays, en m édecins et personnels soignants, ce qui lui assure, bien évidem- ment, une rentrée de devises p our les nécessités de sa popula- tion. Tout cela est possible grâce à son système éducatif, scolaire et universitaire des plus performants et largement ouvert aux étu- d iants étrangers.

Ce que l’on sait moins, peut-être, et que nous avons l’ambition de faire connaître ou de rappeler, c’est la réussite de Cuba dans l’agriculture biologique et, en par- ticulier, l’agriculture urbaine.

En effet, confronté à la grave crise financière qui a frappé le pays, à la suite de l’effondrement de l’Union Soviétique en 1991, les Cubains, grâce à leurs sentiments éminem- ment patriotiques, ont fait preuve d’ingéniosité, de créativité, d’inno- vation, pour résister aux sirènes des impérialismes et des capitalismes mondiaux. L’expérience pointue acquise déjà en matière de pro- ductions agricoles, a permis que l’agriculture urbaine s’installa et se développa, avec les techniques agricoles les plus anciennes, ce qui a permis de se passer, et des machines performantes, et de produits phytosanitaires. L’ère de l’agriculture urbaine s’installait dans toutes les villes.

Elle ranimait Cuba et les observa- teurs objectifs ne tardaient pas à déclarer : «Cuba et son peuple, un exemple pour les Caraïbes et pour tout le monde !».Alors, oui, le doc- teur Henri Joseph a raison. Des mil- liers de Guadeloupéens devraient se mettre à la terre, ne serait-ce que pour leur propre consommation.

Des actions d’information

et de for- mation, initiées par la politique gou- vernementale cubaine, ont été mises en place pour toute la popu- lation et singulièrement pour ceux qui n’étaient pas initiés au travail de la terre. Une révision, en profon- deur, du système alimentaire, a été mise en place. Des jardins potagers et des jardins intensifs allaient recouvrir tous les espaces laissés libres par l’urbanisation, à l’inté- rieur comme autour des villes, pour la production de légumes, de fruits et de plantes aroma- tiques. Une agriculture exclusive- ment biologique, sans apports externes, fondamentalement basée sur le principe naturel de la chaîne alimentaire dans laquelle l’homme, l’animal considéré le plus «évolué», s’est bien pénétré qu’il représente un des maillons.

Et c’est ainsi, qu’en moins de 20 années, on estime qu’au moins 400 000 «agriculteurs urbains» cultivent plus de 70 000 hectares d’espaces urbains, comprenant environ 400 000 jardins potagers et 6 000 jar- dins intensifs, auxquels il faut ajouter 4 000 fermes urbaines. Ces surfaces agricoles sont gérées majoritairement par des coopéra- tives locales. Un certain pourcen- tage des récoltes est versé au Gouvernement pour les cantines et autres établissements.

Désormais, cette agriculture urbaine s’avère une stratégie hautement productive et rési- liente pour nourrir la population de l’île de manière qualitative, équitable et respectueuse de l’environnement. Elle contribue aussi à faire face à toutes les tentatives de déstabilisation ou de renversement fomentées par les ennemis de Cuba.

En outre, on doit reconnaître et admettre que cette politique est une très large contribution à la pro- tection de la planète. Il ne reste plus qu’à encourager un détour à Cuba pour un tel constat, en dépit du fait que le Président des USA Donald Trump est revenu sur la politique d’assouplissement et de rapprochement initié par Barack Obama. Mais, il ne fait aucun doute : Cuba vivra !