Les tours d’eau continuent : Pourquoi ?

On est très loin du compte, et très loin des engagements des élus vis-à-vis du pays. L’eau ne coule pas dans les robinets de beaucoup de Guadeloupéens, à Capes-terre, au Gosier, à Sainte-Anne… et les tours d’eau ne sont pas prêts de s’arrêter

La promesse faite par les sept présidents de la Guadeloupe de porter une solution au pro- blème de l’eau n’a pas été tenue. Cela fait maintenant 5 ans que les présidents des Conseils régional et départe- mental et ceux des cinq Com- munautés d’agglomérations mènent les Guadeloupéens en bateau.

Sous la pression populaire, l’Etat et ces sept présidents se sont engagés devant les Guadeloupéens à la création d’un syndicat unique pour une gestion du service public de l"eau en Guadeloupe.

Le 1 er février 2018, ils déci- daient d’un plan d’actions prioritaires pour l’ensemble du pays, à hauteur de 71,4 M€ et qui devaient mettre un terme au tour d’eau. Initialement prévu pour le 1 er janvier 2016, puis constamment repoussé, le syndicat unique de l’eau qui finalement devait être constitué au 1 er janvier 2020 n’a toujours pas vu le jour. Quant au plan d’actions prioritaires, censé mettre un terme au tour d’eau dans les deux ans, seulement 6 sur les 37 opérations prévues ont été réalisées à ce jour.

On est très loin du compte, et très loin des engage- ments des élus vis-à-vis du pays. L’eau ne coule pas dans les robinets de beaucoup de Guadeloupéens, à Capes- terre, au Gosier, à Sainte- Anne… et les tours d’eau ne sont pas prêts de s’arrêter.

La situation s’est aggravée avec la loi Notré, qui en ajou- tant un étage supplémentaire à l’organisation institution- nelle avec la création des com- munautés d’agglomération, paralyse encore plus la mise en place d’une organi- sation de la gestion de l’eau en Guadeloupe.

Cette situation, qui est un véri- table calvaire pour des milliers de familles, ne doit rien au hasard, ni à la fatalité, c’est une faute politique des élus de la Guadeloupe qui refuse d’exa- miner la proposition d’une gestion publique de l’eau par la création d’une entreprise publique de l’eau et de l’as- sainissement formulée et réi- térée par le Parti Communiste Guadeloupéen depuis 1993.

Depuis bientôt trente ans, la grande majorité des élus fait preuve d’une indigence coupable en privilégiant leurs intérêts personnels et politiciens au détriment de l’intérêt général et au plus grand bénéfice des multi- nationales auxquelles ils se sont assujettis.

Pour mettre fin aux tours d’eau, il faut en finir avec la superposition et l’enchevêtre- ment des compétences, la multiplicité des acteurs et des structures, les modes de ges- tion opaques, qui sont la cause principale de la gestion cala- miteuse actuelle.

Pour mettre fin aux tours d’eau, il faut un cadre juri- dique et politique qui nous sorte de l’application bornée des lois et de la règlementa- tion française et européenne.

Pour mettre fin au tour d’eau, il faut mettre en oeuvre un plan d’urgence sous le pilo- tage d’une seule entité préfi- gurant le service public et l’entreprise publique de l’eau pour toute la Guadeloupe.