POINT DE VUE : Affaire Benjamin Griveaux : Soyons sérieux !

Nul n’ignore, qu’au cours de ces 40 dernières années, les nou- velles technologies de l’informa- tion et de la communication (NTIC) se sont développées à une très grande vitesse et ont bouleversé, en profondeur, les relations entre les hommes sur la planète. Le monde est devenu un grand village, dit-on. Et, ce moyen de communication dénommé la toile ou le Net n’a pas tardé à être dénommé, à juste titre : «l’autoroute de la communication numérique». En 2020, enfants, jeunes, vieux, sont obligés de s’y adapter, avec plus ou moins de capacités.

C ertes, en particulier, ordina- teur, téléphone portable, tablette, appareil photo, enregistreur vocal, ont été démo- cratisés et mis à la portée de tout le monde. Ces procédés de communi- cation ont des incidences fort posi- tives dans la vie de l’homme, à condition bien évidemment qu’ils respectent une certaine déontolo- gie qui inclut la moralité.

Ce n’est justement pas toujours le cas, malheureusement, car l’homme, est ce qu’il est, victime souvent de son ignorance, de ses erreurs, de ses faiblesses. Alors, les incidences négatives n’arrêtent pas non plus de s’accroître : piratage des ordinateurs, en particulier, pour voler des données, prise et utilisa- tion illégale de photos, enregistre- ment de déclarations à l’insu de l’in- terlocuteur. La liste n’est point exhaustive.

C’est dire que sur cette autoroute, tout peut arriver : le croisement, le dépassement, les accidents par bugs ou plantages d’ordinateurs, l’hameçonnage ou phishing et tant d’autres procédés malveillants qui relèvent souvent de la criminalité. Personne n’est à l’abri et même les Etats rentrent dans ce processus de défense et d’espionnage, par le biais de leurs forces armées.

Pour tenter de garantir la sécurité de ces outils et supports de com- munication, des mesures sont sans cesse inventées, mises à jour en per- manence. Des mots de passe, des codes, se multiplient et se com- plexifient à l’infini, des logiciels dits antivirus sont mis sur le marché et font le bonheur financier de leurs concepteurs etc… Mais, malheu- reusement, les fraudeurs potentiels arrivent toujours, jusqu’ici, à faire preuve d’ingéniosité pour contrer toutes les nouvelles mesures de sécurité mises en place, au point que l’on se demande parfois si la même intelligence n’est pas der- rière ce qu’on appelle le «poison et le contrepoison»

Il appartient donc, à tous les utilisa- teurs de la toile (Internet), de se montrer vigilants, responsables, et de respecter, autant que possible, des limites dans cette pratique. N’est-on pas d’ailleurs amené régu- lièrement à déplorer des utilisations très malheureuses de ces outils, par les jeunes écoliers, collégiens et lycéens ? On ne manque pas de les rappeler à l’ordre car, les adultes sont là, théoriquement, pour faire passer le message éducatif pour qu’ils fassent preuve de moralité.

Ceci dit, on ne peut considérer la toile (Internet) comme un espace privé, au même titre que la cham- bre à coucher : c’est, par destina- tion, un espace public. Certains comportements constatés dans un espace public, à la rue Frébault, par exemple, à Pointe-à-Pitre, peuvent tomber sous le coup de l’attentat à la pudeur. Il devrait en être d’ailleurs autant sur le Net.

On ne doit jamais oublier, qu’en fai- sant circuler un document quel- conque sur le Net, il est soumis à tous les risques ci-dessus mention- nés. On assume, sachant qu’on a pris les mesures de sécurité dont on dispose mais qui ne sont jamais infaillibles. Il reste que le délit dont on a été victime doit être réglé devant les tribunaux.

En ce qui concerne le candidat à la mairie de Paris, Benjamin Griveaux, sa liberté est totale dans son inti- mité, dans sa vie privée et personne ne peut avoir droit de regard sur sa sexualité, son orientation sexuelle, sur sa pratique sexuelle en question, bref, sur sa vie privée. Comme tout citoyen, il est libre. Mais, en fonction des propos précédents, peut-on considérer qu’il ai agi dans un espace privé par nature et par définition ?

Ce serait, en vérité, faire preuve de naïveté. Ne doit-il pas reconnaître et admettre alors qu’il a commis une maladresse, on peut même dire car- rément, une connerie. Il l’a vraisem- blablement bien compris, en don- nant rapidement sa démission, ce qui est à son honneur. Il doit donc assumer ce «faux pas» et se faire oublier, pendant longtemps, en tant que postulant à un mandat d’élu.