XIIIè me ÉDITIONDUMOISDEL ’A FRIQUE«Guadeloupe, Caraïbe, Afrique : Entreprendre ensemble»

L’association «Racines», présidée par Mme Marie-Josée Tirolien- Pharaon, présente la XIII ème édition du mois de l’Afrique, du 1 e r février au 1 e r mars 2020, avec comme invité d’honneur, le Docteur Julius Garvey, fils de Marcus Garvey. Pour l’occasion, nous avons rencontré Mme Tirolien-Pharaon.

Pouvez-vous nous présenter le moisde l’Afrique ?

Marie-Josée Tirolien :Nous sommes à la XIII ème édition du mois de l’Afrique. Avec l’association Racines, après avoir beaucoup parlé de l’his- toire, nous avons voulu mettre les bases sur la connaissance de notre histoire. Maintenant, nous sommes passés à une nouvelle étape, l’économie.

Quels sont les objectifs que vousvous êtes fixés ?Pour cette nouvelle édition, nous avons comme objectif, de permet- tre aux gens de comprendre que l’économie est un élément fonda- mental à notre évolution et notre devenir. En tout cas, il faut qu’on prenne en main notre économie. Il ne faut pas subir le système écono- mique mais en être acteurs, c’est pour cela qu’on a beaucoup parlé d’entreprenariat.

C’est important pour nous, parce que nos enfants qui partent ailleurs ne reviennent pas. On leur dit qu’ici en Guadeloupe, qu’il n’y a rien pour eux, qu’il n’y a rien à faire. En fait, tout est à faire, nous devons les inci- ter à revenir. Ils doivent prospecter le terrain et créer leur entreprise.

Comment réagit le public ?Pour l’instant très bien. Nous avons commencé avec Julius Garvey, fils de Marcus Garvey. Il est vraiment le père du Pan-afri- canisme pour beaucoup car, c’est lui qui a insufflé cette maîtrise de l’économie depuis la Jamaïque jusqu’à Harlem, un Etat de New- York où il a séjourné très long- temps. Nous nous basons donc sur son expérience et sur sa vision économique.

Peut-on privilégier le levier éco- nomique au détriment du levier politique ?Oui, puisqu’il y a beaucoup de gens qui ne font pas de politique et qui arrivent à s’asseoir économique- ment. De toute façon, si vous regar- dez la Guadeloupe, ce ne sont pas les hommes politiques qui détien- nent les rênes du pouvoir écono- mique. On peut très bien faire de l’économie sans faire de politique. Il s’agit justement de remettre les choses à l’endroit.

Nous sommes majoritaires ici, donc nous devons prendre en main notre économie. Ce sont ceux qui ont le pouvoir écono- mique, qui imposent leur volonté, même s’ils ne sont pas politiciens.

Où iront les bénéfices écono- miques réalisés, en Guadeloupe ou en France ?Cela dépendra de la manière dont on est organisé. Car, lorsque l’on a les rênes écono- miques, après on peut imposer sa vision politique. La preuve en est, cela fait longtemps que les politiques sont mis en oeuvre en Guadeloupe et ça ne bouge pas.

Vous pensez qu’en restant «dépar- tement», nous pourrons quand même gagner ce pari ?Ce que je dis, c’est qu’en pre- nant les rênes de son économie, on aura envie d’accéder à la vraie indépendance. D’abord financière, puis politique.