ELECTIONS MUNICIPALES :Les citoyens face à leur responsabilité pour le changement

Il est de la responsabilité des citoyens de faire émerger des équipes municipales qui on le courage de dire et d’assurer clairement leur engagement en faveur d’une démarche politique alternative à l’assimilation.

Le citoyen électeur ne doit pas se laisser tromper par ceux qui présentent les élections municipales comme une élection de proximité, sans contenu ni enjeu politique.

La démarche tendant à réduire les élections municipales à des enjeux strictement communaux, hors toute analyse et vision glo- bale du pays, sert la stratégie de tous ceux qui ont intérêt à cette dépolitisation.

Il s’agit pour eux de vider les élec- tions municipales de toute subs- tance politique, de toute analyse et projet global pour le pays, de tout positionnement idéologique.

Si la commune est le premier espace où s’organise la vie écono- mique, sociale et culturelle du pays, ce sont les mêmes enjeux fonda- mentaux que l’on retrouve dans chacune des 32 communes de notre pays archipel.

Quelle que soit la commune d’ap- partenance, les préoccupations sont les mêmes : la création d’acti- vités économiques, l’eau, le loge- ment, la maîtrise du foncier, le trai- tement des déchets, l’absence d’un service de transport organisé à l’échelle du pays, la prise en compte du vieillissement de la population.

Les principaux sujets qui percu- tent et rendent très difficiles le quotidien d’une majorité de Guadeloupéens sont identiques, ce sont ceux de la priorité à l’em- ploi des Guadeloupéens, ceux de la formation, les enjeux de la pré- servation du patrimoine foncier, de la protection de l’environne- ment, de l’exploitation de nos res- sources naturelles, de notre biodi- versité, ceux du vieillissement pro- grammé de la population, de l’exil forcé de notre jeunesse, de l’accès aux soins de qualité.

Les questions de la précarité sociale, celle de la violence, de la toxicoma- nie, de la délinquance qui détruisent beaucoup de Guadeloupéens et sin- gulièrement de plus en plus de jeunes, de l’insécurité, ne peuvent pas trouver de réponses commune par commune, mais dans la mise en oeuvre d’une politique globale à l’échelle du pays.

La mise en oeuvre de cette poli- tique exige de rompre avec le prêt à porter et le prêt à penser assimi- lationniste, il faut craindre ces can- didats qui se glorifient de n’avoir aucune appartenance ou apparen- tement politique, aucun position- nement idéologique, aucun lien avec un courant de pensée.

Quelle que soit leur commune d’appartenance, les Guadelou- péens ont besoin d’élus qui por- tent un engagement et une vision politique pour la Guadeloupe.

Contrairement à l’idée fausse, mais volontairement répandue et entretenue, l’élection munici- pale est une élection éminem- ment politique, qui influe sur les rapports de force politique dans le pays. Elle doit être abordée par le citoyen électeur à partir du posi- tionnement idéologique clairement exprimé des candidats en lice. La commune n’est pas un vase clos, coupé des réalités du pays.

Il est de la responsabilité des citoyens de faire émerger des équipes municipales qui ont le courage de dire et d’assurer claire- ment leur engagement en faveur d’une démarche politique alter- native à l’assimilation.

J’invite les citoyens à faire face à leur responsabilité pour le chan- gement, en exprimant et en tra- duisant, par leur vote, leur volonté de changement réel pour leur commune et pour le pays.