Quels élus pour les communes de Guadeloupe ?
A la veille des élections municipales nous avons jugé utile de republier cet article sur la moralisation de la vie publique pour aider les élec- teurs à faire leur choix.EN FINIR AVEC L’IMPUNITE DES ELUS
Le nouveau scandale dans la gestion de la CAGSC, rendu publique par le préfet de la Guadeloupe nous renvoie à tous ces scandales politico-finan- ciers qui ont dévasté les collectivités et les organismes publics en Guadeloupe depuis l’avènement de la décentralisation.
De triste mémoire, on peut citer des cas qui ont fait école dans le champ de la corruption active ou passive : la SODEG, L’AGAT, SATA-AIR GUADELOUPE, la SOSSUMAG, SA HLM, la SEMANOR, le CHU, BLACK DAIMON PETRULUM et beaucoup d’autres en cours aujourd’hui dans les collectivités publiques.
Des millions et des millions d’euros sont partis en fumée pour aller grossir le patrimoine personnel des décideurs politiques, enrichir les familles, les amis et les entreprises de blanchiment de l’argent public. Tous ces méfaits se font dans la plus grande impunité.
En dehors de deux ou trois élus qui ont été pénalement sanction- nés et qui sont passés à la case prison, Chamougon dans l’affaire de la SODEG, José Moustache dans l’affaire de la SEMANOR, il y en a trop qui échappe à la loi.
Cette impunité est organisée par la législation française car, comment comprendre qu’un élu peut être mis en examen pour corruption, associa- tion de malfaiteurs sur une durée illimitée et continuer tranquillement à exercer son mandat en étant ordonnateur des finances de la collectivité, qu’il est soupçonné d’avoir escroqué.
Car, comment comprendre qu’un élu peut être sous le coup de plusieurs mises en examen et garder tous les attributs de sa fonction. Le pire, c’est qu’un élu peut mettre une collectivité en faillite et se présen- ter à une nouvelle élection sans avoir réparer ses gabegies.
Pour en finir avec l’impunité des élus, il faut renforcer la loi sur la morali- sation de la vie politique. C’est la responsabilité pénale et pécuniaire des élus qu’il faut aujourd’hui viser.
Comme il est de règle pour les chefs d’entreprises et pour les fonction- naires du Trésor et certaines professions libérales, les élus exécutifs (maire, adjoints au maire, présidents et vice-présidents des collectivités locales et d’EPCI) doivent s’engager sur leur finance personnelle et sur leur patri- moine quand ils prennent en charge la gestion d’une structure publique.
En cas de fautes de gestions reconnues et jugées, de gabegies, de fraude et de gaspillages organisées, ils doivent être condamnés à payer sur leurs deniers.
Ces dispositions auront pour mérite de procéder à une présélec- tion morale avant le verdict des urnes, car les prévérificateurs, les apprentis Al Capone hésiteront plus d’une fois avant de s’engager sur le terrain électoral.
Ces dispositions devront être complétées systématiquement par la sus- pension des élus mis en examen et l’interdiction des élus ayant été condamnés pour des faits de mauvaise gestion ou de gestion frauduleuse à se présenter à de nouvelles élections.
Dans le cas présent de la CAGSC, les citoyens du Sud Basse-Terre doivent s’organiser pour exiger des élus communautaires le remboursement de la somme de : 1 688 000 euros d’indemnités qu’ils ont perçu à tort, parce qu’ils ont participé à la mise en faillite de l’établissement.
Pour commencer, s’ils ont le moindre sens moral, ils devraient renoncer à percevoir leur indemnité pour l’année restante de leur mandat.