Les producteurs agricoles s’organisent pour assurer l’alimentation des Guadeloupéens

Si on observe avec attention les rapports sociaux en oeuvre dans notre société, on se rendra compte que se mettent en place des stratégies sectorielles pour sous- traire le pays de la domination extérieure.

Les temps de crise nous donnent l’occasion de vérifier cette tendance, à travers la mise en oeuvre de réponses concrètes élaborées à partir de ce que nous avons et pour satisfaire nos besoins fondamentaux.

Le puissant mouvement de masse dirigé par le LKP qui a paralysé le pays pendant 44 jours en 2009 avait fait jaillir du pays profond toutes nos capacités à prendre en charge l’organisation de notre vie sociale, économique, culturelle éducative. Des marchés de producteurs, nés de ce mouvement, continuent à nourrir la population.

Aujourd’hui, confrontés aux règles du confinement imposées pour empêcher la progression du coronavi- rus, les producteurs locaux, agriculteurs, pêcheurs, bouchers, font preuve d’ingéniosité pour les besoins alimentaires de la population.

On voit se mettre en place différents projets dans ce contexte particulier : vente de paniers de fruits et légumes chez les producteurs, livraison à domicile, via les réseaux sociaux, et d’autres initiatives de partage solidaire.

Nous sommes loin des périodes où au lendemain des cyclones ou d’évacuation, pour échapper à l’éruption de la soufrière, acteurs économiques et consommateurs attendaient la distribution des aides par les autorités.

Cette nouvelle crise que ceux qui gouvernent notre pays ont laissé s’installer dans la population parce qu’ils ont liquidé tous les moyens publics de protection de la popu- lation est pour nous un formidable révélateur.

Elle nous oblige à nous retourner sur nous-mêmes et à nous enfoncer dans la plus grande richesse que nous avons : notre terre. Les acteurs de l’agricul- ture nous ouvrent la voie.