Ouverture des écoles le 11 mai 2020 Décision irresponsable et dangereuse !

Le Président de la République, dans son allocution du 13 avril 2020, a annoncé contre toute attente, l’ouverture progressive des écoles, à partir du 11 mai 2020, date du début du décon- finement, alors que l’épidémie n’est pas maîtrisée.

A près les dispositions esquis- sées par le Président et développées par le Premier ministre devant l’Assemblée natio- nale, c’est toujours le plus grand flou qui entoure cette décision. A dire vrai, personne n’y comprend rien.

Qu’est-ce qui peut motiver ce choix, lorsque l’on sait que les crèches, les écoles, les collèges, les lycées, les amphithéâtres, sont les plus grands et actifs incubateurs de microbes et de virus du globe ?

Les hommes du gouvernement qui sont les obligés du grand capital ont-ils fait le choix de sacrifier nos enfants sur l’autel du profit ?

Ce que veut Emmanuel Macron et ses hommes, c’est de caser les enfants pour permettre un retour massif au travail. C’est toujours la logique du profit qui prévaut.

Car, comment comprendre : - On réouvre les établissements scolaires, alors «qu’une deuxième vague épidémique n’est pas à exclure».

- On réouvre les établissements scolaires du primaire et du secon- daire, mais on laisse fermé l’ensei- gnement supérieur qui ne repren- dra les cours qu’en septembre.

- On rouvre les établissements scolaires et donc nécessairement les cantines et réfectoires, mais pas les restaurants, les bars et les salles de spectacles. Où est la logique dans tout cela ?

DÉCISION IRRESPONSABLE ETDANGEREUSE

Comment feront les ensei- gnants pour faire respecter les gestes barrières ? Qui fournira les masques ? Comment seront organisés les transports sco- laires, les classes de musique et de chant ainsi que les séquences sportives ?

Quelle angoisse pour les parents qui devront, en tremblant, gérer la peur que leurs enfants contractent la maladie mortelle !

Une telle décision qui n’a fait l’ob- jet d’aucune concertation, ni avec les élus, ni avec le corps ensei- gnant, ni avec les parents, relève d’une conception totalitaire du pouvoir. Elle est irresponsable et dangereuse.

PLUTÔT UNE RENTRÉEEN SEPTEMBRE 2020

Nous comprenons bien la nécessité pour nos enfants de reprendre le chemin de l’école, mais cela ne peut pas se faire dans n’importe quelle condition, encore moins dans la précipitation. C’est pourquoi nous nous associons aux réserves justi- fiées des enseignants, des parents d’élèves, des élus, qui demandent des garanties sérieuses et concrètes sur l’état sanitaire réel et sur les moyens pour assurer la sécurité de tous, notamment :

- Une désinfection totale et en profondeur des établissements scolaires.

- De l’eau, du savon, des produits hydro-alccoliques.

- Un dépistage systématique de toutes les personnes présentes dans ces lieux.

- La mise à disposition des masques en nombre suffisant aux enfants, aux enseignants et à tout le person- nel de ces établissements.

- L’organisation des transports dans le respect des règles barrières.

- L’organisation sécurisée de la res- tauration scolaire.

- La réunion des instances officielles de l’éducation en Guadeloupe, parti- culièrement le Conseil académique de l’Education nationale (CAEN).

D’une manière générale, les syndi- cats enseignants et les syndicats des personnels administratifs et tech- niques, les associations des parents d’élèves, les élus des collectivités, partagent cette position : l’école ne pourra réouvrir en Guadeloupe que si toutes les conditions de sécurité sont réunies, avant le 11 mai 2020. De l’avis de tous, cela relève des tra- vaux d’Hercule.

Une tendance majoritaire est en train de se dessiner pour prépa- rer plutôt une rentrée en sep- tembre 2020.

Nous sommes dans cette tendance car, cela nous paraît plus responsa- ble, plus respectueux de la vie et de la réussite éducative des enfants guadeloupéens.