CAPESTERRE BELLE-EAU :Commémoration de la révolte ouvrière de Brest

Cela fait 70 ans déjà que le maire de Capesterre Belle- Eau, Paul Lacavé, s’est illustré avec courage et détermination en s’interposant entre les CRS et sa population. Nous étions le mardi 16 mai 1950. Afin d’éviter le pire, il a mis sa vie en danger en ordonnant aux CRS par la phrase devenue célèbre : «Tirez sur moi. Ne tirez pas sur le peuple !».

Il était impensable que les mili- tants de la section commu- niste de Capesterre Belle-Eau puissent rater ce 70 ème anniversaire de cet évènement historique. En effet, depuis plusieurs années, les communistes se donnent rendez- vous devant cette plaque posée à l’entrée du quartier de Brest, en hommage à Paul Lacavé, dans le cadre de ces évènements.

Mais, ce 16 mai 2020, un samedi très ensoleillé était différent des autres 16 mai (jour de commémo- ration) car, il faut le rappeler, le Parlement avait voté la prolonga- tion de l’état d’urgence sanitaire pour faire face à l’épidémie de Covid-19 jusqu’au 10 juillet 2020. Ainsi, toutes les précautions avaient été prises pour réussir ce 70ème anniversaire. Dix militants et amis étaient présents, portant leur masque et respectant la distance physique entre les participants. Cependant, les autres militants et amis ont pu y participer virtuelle- ment grâce à la diffusion en direct sur les réseaux sociaux (Facebook). Présidant cette commémoration, le secrétaire de la section communiste de Capesterre Belle-Eau, Simon Celeste, après avoir salué et remer- cié l’assistance, invita Celuta Francillette, fidèle et courageuse militante et Christian Celeste, à déposer la gerbe du souvenir au- dessous de la plaque

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Puis ce fut à Camille Edouard, mem- bre dirigeant de la section et de la direction du PCG, de prononcer le discours pour la circonstance.

Outre, le rappel des faits, à savoir les raisons qui ont emmené Paul Lacavé à faire cet acte mémorable en soutenant l’action des ouvriers grévistes et en voulant protéger sa population, Camille Edouard a tenu, d’une part, à insister sur la présentation de cet homme parti- culièrement sensible à la misère, à la pauvreté, aux injustices, et à l’exploitation de l’homme ; et d’autre part, à nous interroger sur ce que nous aurons retenu de cet acte de bravoureet de l’héritage qui en découlerait.

Pour l’intervenant, cet évènement a mis en relief trois images fortes :

• Celle des travailleurs décidés à se battre pour de meilleures conditions de travail et une revalorisation de salaire

• Celle d’un peuple à l’unisson, en parfaite solidarité avec les travailleurs

• Et enfin celle d’un homme prêt à se sacrifier en protégeant la population et particulièrement les travailleurs en lutte

Ce message, lancé par Camille Edouard, est encore d’actualité en 2020 dans notre pays. Non seule- ment il pose la question de la dignité de l’Homme par le travail dans ce pays où le nombre de chômeurs explose, où la question salariale est cruciale mais aussi la question des conditions de travail qui ne sont pas forcément respectées.

Mais, comme pour le 16 mai 1950, l’unité du peuple face à son destin est capitale, voire déterminante. Sans cette unité, notre pays ne s’en sortira pas. C’est pour cette raison que le Parti Communiste Guadeloupéen n’a jamais cessé de la rechercher, de la faire entendre !

Aussi, comme pour le 16 mai 1950, notre population a besoin de repères, d’une boussole. Ce fut «Paulo», comme la population aimait l’appeler !

Mais en 2020, il lui faut non pas un décideur de collectivité, pas un soi-disant sauveur du peuple car, à notre époque la méfiance pour le monde politique est à son plus haut niveau !

Ce qu’il faut, c’est que tous ceux qui croient en la possibilité d’un autre monde plus juste, plus fra- ternel, plus solidaire, d’une Guadeloupe plus responsable puis- sent saisir cette occasion d’être ce «Paulo» c’est-à-dire de s’oublier un moment, de se sacrifier pour faire l’unisson avec notre peuple, avec tous nos compatriotes qui attendent ce sursaut salutaire !

Cet outil qu’est le PCG, créé par «Paulo» et d’autres, peut et doit encore et encore tout faire pour que ce sursaut puisse se concréti- ser car, la situation l’exige et les conditions sont favorables ! Si ces 70 ans de l’anniversaire de la révolte des ouvriers et du courage de Paul Lacavé puissent avoir réveillé les consciences, alors là nous aurons franchi un pas !