Le Covid-19 doit aussi nous ouvrir les yeux sur le modèle économique de la Guadeloupe (suite et fin)

La pandémie de Coronavirus et surtout sa gestion, nous ont plongés brusquement dans un climat d’angoisse, d’incompréhension de colère, de privations… Nous avons vécu des moments très difficiles, à la limite du supportable pour certains. Mais nous avons globalement tenu bon, grâce à la solidarité de notre peuple, a notre capa- cité à faire face aux aléas de la vie et aussi surement aux qualités environnementales de notre territoire.

COMPTER, AVANT TOUT, SUR NOS PROPRES CAPACITÉS À CONSTRUIRE SOLIDAIREMENT UNE GUADELOUPE MEILLEURE

Sans être exhaustive, je recom- mande une conduite tant person- nelle que collective qui pourrait consister à :

1) Mesurer notre manque d’intérêt pour des sujets qui conditionnent la vie de notre pays, dès lors que nous ne sommes pas directement et per- sonnellement touchés.

2) Confronter nos expériences actuelles aux analyses que nous avons eu à entendre, sans avoir cherché à les approfondir.

3) Ne pas se laisser démonter par le souffle de la dépression écono- mique et sociale qui se pointe. Car, nous aurons plus que jamais besoin de courage et de lucidité pour trou- ver les possibilités de sortir de ce carcan législatif qui nous embrigade et nous enlève de plus en plus la possibilité d’exercer notre créativité et nos responsabilités de citoyens.

4) Tirer toutes les leçons de la situation actuelle, en militant pour la réorientation de notre économie, pour la rendre moins dépendante de l’extérieur, et en général de tous les facteurs que nous ne maitrisons pas.

5) Apprendre à compter, avant tout, sur ce que nous avons chez nous ou que nous pouvons créer, pour la satisfaction de nos besoins et pour alimenter un commerce local avec des produits «made in Gua- deloupe» destinés à nos visiteurs.

6)Réfléchir sérieusement à tout ce que nous pourrions tirer de l’ac- tivité touristique, si nos hôtels et restaurants s’approvisionnaient davantage auprès de nos paysans, de nos mareyeurs, nos bouchers… Si les boutiques offraient plus de vêtements, d’accessoires, d’arti- cles de souvenirs, confectionnés par nos couturières, stylistes, arti- sans locaux… Si l’offre de presta- tions culturelles, d’activités de loi- sirs et de pleine nature… s’élargis- sait et s’organisait pour faire vivre les nombreux jeunes guadelou- péens : guides touristiques de pleine nature, animateurs cultu- rels, sportifs, artistes…

Cela changerait déjà beaucoup le tableau actuel car, les Gua- deloupéens sont très loin de capter l’essentiel des retombées du tourisme en Guadeloupe. Il fau- drait réinventer un tourisme capa- ble d’exploiter nos atouts encore négligés et sous-estimés.

7) Enregistrer que la gestion de la pandémie par le gouvernement de la France chez nous a été inef- ficace, hasardeuse, pleine de man- quements graves et surtout enro- bée dans une communication mensongère.

8) Ne pas se laisser impressionner par les effets d’annonce et éva- luer les aides véritables en faveur des petites entreprises pour les aider à repartir.

9) Reconnaître le rôle important tenu par la population qui n’a pas attendu la protection due par l’Etat, et s’est débrouillée pour se protéger et aider les plus nécessiteux.

10) Retenir que nous devons nous préparer, avec courage et lucidité, à l’après Covid-19 et à compter, avant tout, sur nos propres capacités à construire solidairement une Guadeloupe meilleure.

En résumé, faisons de cet épisode difficile, un grand moment de vérité, générateur de décisions importantes pour l’avenir !

Pa obliyé, sé kok doubout ka gangnyé konba !