Analyse des résultats du 2 ème tour des municipales 2020 en Guadeloupe

Le second tour des municipales a rendu son verdict au soir du 28 juin 2020. Sur les 20 com- munes encore en lice pour le second tour des élections muni- cipales, 14 nouveaux maires ont été élus en Guadeloupe, et par conséquent 6 maires réélus.

N otez que pour ce second tour, le taux de participa- tion s’élève à 56,5%, soit 10 points de plus qu’au 1er tour, loin des quelque 70% enregistrés lors du second tour de 2014. Les élec- teurs de Terre-de-Haut détiennent la palme du civisme avec 89,80%, tandis que Pointe-à-Pitre est la commune où l’on a le moins voté, avec 47,73% de participation.

Ce scrutin sera aussi marqué par la défaite de plusieurs ténors de la politique locale notamment à Pointe-à-Pitre Jaques Bangou, Joël Beaugendre à Capesterre Belle-Eau, Marie-Luce Penchard à Basse-Terre, Lucien Bernier à Saint-François.

Des alliances impossibles d’ima- giner bafouant toute valeur d’émancipation ont changé inexorablement la direction de certaines idylles.

Ces résultats montrent véritable- ment un quadrillage politique par les partis politiques en préparation des prochaines échéances électo- rales, et le contrôle des Commu- nautés d’agglomérations.

La droite traditionnelle incarnée par les Républicains en Guadeloupe, a payé un lourd tribu lors de cette consultation. C’est aussi la dispari- tion sur l’échiquier politique de trois de leurs éminents représentants.

Le Parti socialiste a résisté en s’oc- troyant deux nouvelles com- munes, dont Basse-Terre, ancien bastion de la droite.

Le GUSR (Guadeloupe Unie Solidaire et Responsable) du prési- dent Guy Losbar a progressé sans pour autant parler de grand gagnant dans cette bataille.

Le Parti Communiste Guadelou- péen a perdu la mairie de Port-Louis malgré une campagne offensive de notre camarade Victor Arthein.

En réalité le grand perdant de ces élections reste encore la population. Les divisions des courants politiques au sein d’une même famille, l’ineffi- cacité, l’impuissance de certains à apporter des réponses aux préoccu- pations de la population ont entrainé une remise en cause du pouvoir poli- tique et un désaveu par l’électorat.

On a constaté par ailleurs une absence totale de visibilité de la lec- ture politique de la Guadeloupe, une absence de volonté de transforma- tion de la société guadeloupéenne dans les débats.

Les grands sujets ont été sabo- tés, l’eau, les finances commu- nales, l’octroi de mer… d’où la question de savoir si la Gua- deloupe a gagné quelque chose à l’issue de ces élections.

La Guadeloupe en pleine crise de Covid-19 a besoin de se construire. Si la crise sanitaire est plutôt bien maitrisée, la question des réponses à la crise sociale sont loin d’être évi- dentes dans un tel contexte.