Peut-on espérer un déconfinement pour les personnes à risques ?

Le 15 mars 2020, le confine- ment était décrété en France pour cause de pandémie. Devant la gravité de celle-ci, la durée de ce confinement a été prolongée à plusieurs reprises et il a été associé à des couvre-feux. L’accent était mis sur les risques encourus par les personnes âgées ou présentant des comor- bidités. Bien plus que les autres, elles devaient observer rigoureu- sement les consignes de protec- tions édictées. Raisonnables et responsables, elles l’ont fait, sou- vent avec excès.

F ace à une situation aussi ris- quée, la vie associative des personnes âgées mais encore autonomes, en dépit de leurs souf- frances, était arrêtée brusquement, d’autant plus que, comme le veut la sagesse, «l’âge amène la raison».

Privées alors de différentes activités physiques et intellectuelles, de loi- sirs ou de détente qui leur faisaient oublier ne serait-ce que temporai- rement leurs maux plus ou moins chroniques, elles étaient donc contraintes de garder leur domicile et compter, le plus souvent, sur la visite distancée de proches.

Inexorablement, la sédentarité, ennemie silencieuse de la santé, n’a pas tardé à s’installer, associée à la peur de contacter cet autre ennemi invisible que représente le coronavi- rus, vecteur du Covid-19. Les salles où se pratiquaient il y a encore qua- tre mois diverses activités s’avèrent dépeuplées, attendant désespéré- ment que la vie reprenne pour cette catégorie de compatriotes.

Certes, le déconfinement progressif depuis le 11 mai 2020 est annoncé dans un calendrier gouvernemen- tal. Mais, il concerne notamment l’économie, la scolarité, le transport, la restauration, les associations sportives, les salles de spectacle et de cinéma, avec toutes les réserves que cela impose. La certitude cependant, c’est que personne n’est en mesure de prévoir combien de temps cette situation inédite durera et si un jour la vie de la cité redeviendra comme avant.

Au moment où nous écrivons, ces personnes à risques et particulière- ment celles qui rentrent dans la fourchette d’âge avancée par les scientifiques et le personnel médi- cal, ont l’unique possibilité de continuer à s’auto confiner. Dans ces conditions, on doit s’attendre à les voir retrouver en masse mal- heureusement leurs médecins et se plaindre de maux de différentes natures qu’elles arrivaient à gérer, voire à oublier, tant bien que mal, par la pratique d’activités physiques ou intellectuelles en groupes ou individuelles. Souvent aussi, elles participaient à des manifesta- tions très populaires, telle la Semaine bleue. Cette sédentarité contrainte aura un impact financier certain sur la sécurité sociale et les assurances maladie.

Afin d’éviter ce sombre tableau qui peut être délétère, les collecti- vités communales, départemen- tales et l’Etat doivent aussi envisa- ger des mesures innovantes d’ac- compagnement pour inciter, encourager, conseiller et favoriser le retour de ces personnes dans ces espaces de vie que constituent leurs associations. Il n’y a sans doute pas extrême urgence mais il y a nécessité.