Le partage de l’Afrique, le racisme au service du capitalisme

C’est le 15 décembre 1884 que débute la conférence de Berlin qui, le 26 février 1885, aboutira au partage de l’Afrique par les pays européens. Ces derniers, pour la plus part, présents ur ce continent depuis la traite Atlantique de l’esclavage se dis- putent les zones géographiques qu’ils explorent avec des objec- tifs commerciaux.

A l’ordre du jour de cette confé- rence : les règles d"occupation future des côtes africaines, le commerce dans le bassin du Congo, la liberté de navigation sur les fleuves Congo et Niger. L’esclavage est pro- clamé interdit et les pays européens investissent l’intérieur du continent pour lutter contre la traite, tout en y imposant le travail forcé !

La mise en place de ces règles aboutit au partage du continent africain entre Français, Anglais, Allemands, Espagnols, Portugais, Italiens et Belges. L’objectif est de développer une zone de commerce de libre échange, et cela se fait sous couvert de missions civilisatrices et de la volonté de développer économique du continent africain grâce au com- merce international.

Puis vint le temps des expositions coloniales dans toute l’Europe. De 1877 à 1931 le Jardin d’acclimatation du Bois de Boulogne devint un vérita- ble zoo humain où furent exposé durant des périodes de six mois des êtres humains (familles, hommes femmes et enfants) provenant d’eth- nies soumises à la domination colo- niale française.

Ces évènements ancrèrent cette idée de supériorité dans les esprits des mil- lions et de millions de visiteurs euro- péens venus découvrir les colonies.

Cette infériorisation raciale, qui avait débuté depuis la traite négrière, fut l’instrument de domination du capi- talisme occidentale pour assujettir la quasi-totalité des peuples du conti- nent africain entre autres.

En réalité, ce mécanisme de forma- tage des esprits des populations euro- péennes et nord-américaines, mis en place par les capitalistes n’avait pour but que de justifier la domination et l’exploitation de territoires et de peu- ples lointains.

Ce sont les conséquences de forma- tage des esprits européens que nous vivons toujours aujourd’hui aux Etats- Unis, en France et en Guadeloupe, que cela soit humainement, socialement, ou économiquement. Le régime de la «Porte ouverte» qui s’appliquait au Cameroun de 1919 à 1960 et qui consistait à appliquer, la pratique du libre-échange, les méthodes de la libre concurrence et du «laissez-faire» n’est ni plus ni moins le régime écono- mique qui règne encore aujourd’hui au 21 è me siècle en Guadeloupe. L’assassinat de Georges Floyd en direct sur les écrans mondiaux doit nous aider à prendre conscience que les peuples ayant subi et qui subissent toujours les méfaits de la domination coloniale ne peuvent compter que sur leurs propres forces (mises en commun) pour se libérer de l’enser- rement capitaliste qui, pour survire, entretient l’aliénation, le racisme et la division des peuples.

Tiré de Futura-Sciences.com Isabelle Bernier 28/05/20