Asé jouwé jé bésé !

E ntendant sonné le tocsin agité par les travailleurs du S IAEAG , les élus guadeloupéens, comme un vol de ger- fauts, sont sortis de leur nid pour se poser sur les épaules de Cédric Cornet, président de la C ARL et maire de la ville du Gosier, auto-proclamé après Amélius Hernandez, le «pape» de l’eau en Guadeloupe. Cette allégeance aussi subite que suspecte au nouveau conducàtor ne sent vraiment pas bon.

Le troisième tour des élections municipales et communautaires a confirmé l’aptitude des élus à s’affranchir de toutes règles éthiques et morales et leur capacité à ériger le mensonge, la démagogie, le masko, en pratiques de gouvernance.

Leur alignement aujourd’hui, derrière Cédric Cornet, surtout la teneur de leurs différentes déclarations de soutien à une opéra- tion de marketing politique, certes bien huilée, mais qui défonce des portes ouvertes, est un aveu de lâcheté.

C’est aussi une tactique de défense face aux menaces de ce conducàtor intrépide de les déshabiller en rendant publique la dette des collectivités qu’ils dirigent et qui plombe depuis des années les comptes du S IAEAG et surtout de faire éclater leurs mensonges sur la volonté affichée depuis trois décen- nies de créer un syndicat unique de l’eau.

La motion adoptée à la grande messe du mercredi 22 juillet est un modèle du genre en matière de démagogie, de vèglaj, de politique politicienne.

Car, toutes les questions soulevées par cette motion et des réponses concrètes sont déjà actées dans les différents documents déjà rendus publics par les collectivités. Le prési- dent du Conseil régional avait fixé à la dernière réunion du CTAP, la mise en place de ce Syndicat au 30 juin 2020. Sans donner aucune explication aux Guadeloupéens sur le non- respect de cette échéance, il passe la main à Cédric Cornet. Tout ça sent du souffre.

La situation du S IAEAG est déjà traitée dans le projet de statuts élaboré par les élus et les services de l’Etat, qui est sur la table. Il entre dans le Syndicat unique pour une période provisoire, avant d’être dissoute et remplacé par la C ARL .

C’est quoi cette décision du préfet de dissoudre le Siaeag, que les salariés de cette entreprise, ont été les seuls à dénoncer. Où étaient tous ces élus signataires aujourd’hui de la motion Cornet ?

Les gerfauts qui sont habiles pour défendre leur charnier sont- ils là pour dépecer Cornet avant de le noyer dans cette affaire d’eau de plus en plus sale ?

Cette nouvelle agitation dans ce secteur de l’eau prouve, avec encore plus d’éclat, que les usagers, les organisa- tions sociales, sanitaires et de l’environnement doivent reprendre la main sur cette question.

Ils doivent exiger l’organisation d’un référendum local pour décider du choix de l’autorité organisatrice et du mode de ges- tion en régie publique de l’eau en Guadeloupe.