Les salariés du SIAEAG menacent de prendre en otage nos robinets !

Avant son départ pour un nou- vel horizon, le préfet Philippe Gustin aurait-il allumé la mèche ? En effet, depuis le lundi 20 juillet2020, c’est un seul va et vient dans les couloirs du S IAEAG (Syndicat intercommunal d’alimentation en eau et assainissement de la Guadeloupe).

Les salariés font jouer leur droit d’alerte parce qu’une décision aurait été prise pour dissoudre l’entreprise sans aucune concertation avec les salariés. En fait, le S IAEAG est en situa- tion de faillite avec une dette envers ses fournisseurs de 37 millions d’eu- ros, pourtant il a aussi de gros débi- teurs : les collectivités locales, les administrations, la préfecture et d’autres gros clients qui n’acquit- tent pas leurs factures depuis de nombreuses années.

A noter que les trois syndicats, l’UNSA, UTC-UGTG et la CGTG ont fait bloc pour défendre ensemble leurs mandants qui sont au nombre de 230, RENOC (Régie Eau Nord Caraïbe) et S IAEAG et dont on ignore quel sera leur devenir.

D’après les bruits de couloir, les sala- riés devraient être répartis dans les différentes communautés de com- munes du territoire.

Selon les salariés, l’avenir du S IAEAG a été négocié entre les élus et sans eux, les premiers concernés ce qui contredit les déclarations qui décla- rent instruire ce dossier dans la plus grande concertation avec les sala- riés et les usagers

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L’unité syndicale UNSA/UTC- UGTG/ CGTG refuse des rencon- tres parcellaires comme l’a sou- haité le nouveau président de la Carl, M. Cédric Cornet puisque cela fait durer le conflit. Les sala- riés invitent donc tous les concer- nés et les négociateurs à ce conflit à les rencontrer tous ensemble au siège du S IAEAG .

La rencontre du 23 juillet 2020 au hall des sports du Gosier à l’initiative du maire du Gosier et président de la CARL, qui a accouché d’une déclaration, a recueillie l’adhésion et l’avale des élus mais n’a changée en rien la détermination des salariés qui sont sortis d’un esprit d’inquiétude pour passer à un esprit combatif.

Depuis cette annonce, la base est très remontée car ce qui les intéresse n’aurait fait l’objet d’aucune discussion. Il s’agit en priorité de leurs salaires de ce mois de juillet et de la pérenni- sation de leur outil de travail.

D’après les syndicats, c’est une déclaration de plus, mais qu’il n’y a aucun engagement formel en ce qui les concerne. Ils manifestent leur agacement face à ces innombrables déclarations qui sont dépourvus d’effet. Ils considèrent que cette déclaration est dans le temps des politiques uniquement. Après avoir consulté leur base, à l’unanimité, la décision est prise d’arrêter le travail le mardi 28 juillet 2020.

Il ne faudrait pas s’étonner qu’après deux mois de crise sanitaire du Covid-19 et la pro- chaine grève de l’eau sur tout le territoire guadeloupéen, que le pays ne puisse se relever.

Pour faire bon teint bon oeil, dans tous les discours on entend parler de la nécessité de faire d’abord jouer le dialogue social mais sans jamais pour autant l’essayer.

C’est le cas au S IAEAG , il n’y a pas pour l’instant d’interlocuteur face aux salariés pour entamer les dis- cussions, le dialogue social si cher à la société.