MARIE-GALANTE :Le développement au coeur des débats

Est-il besoin de rappeler que la grande Galette que représente l’île de Marie-Galante souffre de sa double insularité par rapport au dit continent guadeloupéen. C’est dans cet esprit que notre organe d’information juge utile de porter à la connaissance de ses lecteurs la rencontre qui a eu lieu le samedi 18 juillet 2020, avec des chambres consulaires de la Guadeloupe.

C ette rencontre, avec le mon- de économique, à l’initiative du député de la 1 ère circons- cription Olivier Serva, a eu lieu au lycée Hyacinthe Bastaraud, à Grand-Bourg.

Pour l’occasion, la Chambre de commerce et d’industrie était représentée par M. Joël Toto, la Chambre des métiers et de l’artisa- nat (CMAR) par M. Michel Adé- laïde, la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire, par M. Georges Laumuno et la Cham- bre d’agriculture par son prési- dent, M. Patrick Sellin.

Parmi les invités, on pouvait noter : un représentant du maire de Saint- Louis, le maire de Capesterre M. Jean-Claude Maès.

La matinée de travail a com- mencé avec l’intervention suc- cincte du représentant de la Chambre de commerce et d’in- dustrie des îles de Guadeloupe (CCI-IG), qui a présenté les excuses du président empêché et salué l’initiative de la rencontre.

Le représentant de la CMAR, M. Michel Adélaïde, a présenté la nécessité de doter l’île d’un plan de relance endogène et douze mesures fiscales et sociales, ainsi que la digitalisation des entreprises pour la relance de l’économie marie-galantaise.

Pour le président de la Chambre d’agriculture, la priorité est de trou- ver les moyens pour emmener l’eau à Marie-Galante. Le problème de la taille des exploitations est aussi posé ainsi que le manque de relais pour l’abattoir.

Le maire de Capesterre a plaidé pour que les consommateurs marie-galantais privilégient la pro- duction locale. Il appelle de ses voeux les collectivités locales, l’hô- pital, la clinique, les Ehpad (Etablis- sements d’hébergement pour per- sonnes âgées), les écoles, à consom- mer ce qui est produit sur l’île.

Le conseiller régional Camille Pelage, après avoir, comme les autres intervenants, reconnu que Marie-Galante vit une agonie éco- nomique et un déclin démogra- phique, a posé avec force la question cardinale : «Peut-on s’accorder sur l’ambition écono- mique ?», pour le développe- ment de Marie-Galante.

Tous ont exprimé la volonté que des conditions soient créées pour attirer environs 4 à 5 000 nouveaux résidents sur l’île.

Les décideurs politiques et écono- miques entendent mettre en oeuvre une «discrimination posi- tive» pour rendre plus attractives les offres d’installation.

A l’issue des différents échanges, le député Olivier Serva conclut qu’il y a beaucoup de dispositifs qui existent mais que parfois la connaissance, la vulgarisation, l’in- formation pêchent.

Suite à la déclaration du Premier ministre, qui promet de faire une loi sur la différenciation, il compte ren- trer dans cette brèche pour démon- trer au pouvoir exécutif que Marie- Galante doit faire partie de la diffé- renciation, par rapport à d’autres territoires «ultra-marin», parce qu’elle subit de plein fouet la double insularité. Il va jusqu’à poser le pro- blème de la différenciation par rap- port au mode de gouvernance.

Une journée d’information, certes, mais, gageons qu’elle ne sera pas que l’occasion, une nouvelle fois, de faire des constats et des promesses, comme il en a été jusqu’ici pour l’île aux cent moulins.