«Les chiens aboient, la caravane passe» Proverbe arabe d’origine africaine Nègres, Noirs, et fiers de l’être !

C’est une réalité : les actes racistes, en France notamment, sont de plus en plus «à ciel ouvert», envers les nègres et les noirs plus particulièrement, à cause de leur épiderme et de leur faciès mais aussi envers d’autres peuples pour différents préjugés. Nous savons évidem- ment que les auteurs de ces faits méprisables constituent une forte minorité sur la planète, à la fin de cette deuxième décennie du 3 ème millénaire. Honte à eux ou pitié : ils ne sont pas rentrés malheureusement dans l’histoire de l’évolution de l’homme.

En dépit des dénonciations, des procès, des condam- nations ou autres protes- tations de personnalités et d’asso- ciations, le phénomène perdure. Si on ne peut et ne doit décréter que des marqueurs existent dans le génome de ces racistes, on peut avancer que ce phénomène dé- coule certainement de l’éducation transmise au sein de la lignée paren- tale, de génération en génération.

Le peuple guadeloupéen, il faut le reconnaître, n’a pas été épargné par de tels préjugés durant des décen- nies, malheureuses conséquences de la réduction en esclavage, de la colonisation, de l’assimilation.

Oui, la Guadeloupe a bien connu cette époque quand étaient expri- mées avec beaucoup de mépris, des pensées telles que : «ou nwè kon congo», ou «blenm kon sitwon pourri», «ou sé an zendyen kali- kata», «chivé-aw grenné», «blan déwò !», «fwancé déwò !»… et nous en passons.

Par la prise de conscience, le peuple guadeloupéen a su progressive- ment prendre conscience des inep- ties inculquées par ceux-là qui le gouvernent jusqu’ici. Depuis plu- sieurs générations, le ménage est fait par l’éducation parentale gua- deloupéenne surtout, mais aussi à l’école, par des enseignants qui ont su surmonter de telles difficultés et par des organisations associatives de toutes natures. On n’est pas prêt d’oublier la révolte des spectateurs dans la salle de cinéma «La Renais- sance» de Pointe-à-Pitre, lorsque Gérard Laviny, mal inspiré, avait commencé à entonner : «Blan ka kaka an Watè, milat ka kaka an vaz mé nèg ka kaka an tou». Le Parti Communiste Guadeloupéen a pris également toutes ses responsa- bilités dans cette démarche de conscientisation.

Aujourd’hui, même s’il est d’actua- lité, le combat sans relâche contre la pwofitasyon, les revendications dis- cutables ou contestables pour une réparation des crimes et des spolia- tions liés à l’esclavage, nous respec- tons l’homme, qu’il soit blanc, noir, jaune, indien, mulâtre ou autres… La Guadeloupe est une communauté multiraciale avions nous affirmé du temps où la notion de race avait bien pénétré les esprits, et cette communauté «multiraciale» a appris à vivre en harmonie, nonobs- tant tous les déchirements histo- riques. Et nous empruntons avec bonheur le proverbe de notre com- patriote artiste : «Pon moun pa pli moun ki on òt moun».

Alors, c’est au nom de ce principe que nous devons renvoyer défini- tivement cette frange minoritaire de la population blanche, de France ou d’ailleurs, à ses considé- rations d’imbécilités, son obscu- rantisme, son inculture. Ren- voyons la aux travaux scientifiques passés ou contemporains des scien- tifiques du monde entier sur l’évolu- tion et l’origine géographique de l’homme. Alors, qu’elle continue à maquiller monuments et affiches de personnalités noires en France ou ailleurs, ou qu’elle les traite de singes, il ne faut plus lui prêter atten- tion car, c’est justement lui donner de l’importance.

Mais au fait, faisons lui remarquer que les singes ne sont certainement pas du côté de ceux qu’elle voudrait avilir car, n’imitent-elle pas à la per- fection les cris et les gestes de ces si sympathiques animaux ? Alors, en remontant sa généalogie, elle devrait justement retrouver trace d’un ancêtre dont les allèles géné- tiques ressurgissent dans son génome.

Teddy Riner, que nous saluons, qui grandit, avec d’autres, au passé, au présent et au futur, l’image de ces individus qui se croient répondre à leurs critères épidermiques et faciaux de beauté, l’a bien compris en déclarant qu’il n’en veut pas à ces coupables de maquillages mais à leurs parents qui les ont éduqués dans la voie raciste. Donc, Leurs semblables d’épiderme et de faciès, partout dans le monde, doivent, s’ils le jugent nécessaire, mener ce combat dans leur édu- cation et rééducation. Mais, sont- ils encore récupérables ?

Nous, les nègres, les noirs, en parti- culier, ne perdons pas notre temps. Gardons notre fierté : nous savons qui nous sommes, ce que nous avons fait et que nous faisons, ce que nous défendons pour le bon- heur de l’humanité. Nous n’avons même plus besoin d’avoir des comi- tés de lutte contre le racisme nègre ou noir. Continuons résolument à voguer vers l’excellence, comme l’atteste l’histoire de l’Egypte et de l’Afrique. Renvoyons ces messieurs et dames de préjugés raciaux à leur inculture, aux découvertes des nègres, à leurs exploits passés ou contemporains, dans tous les domaines et qui ont permis de his- ser leur patrie au plus haut sommet de la réussite. La liste serait intermi- nable. Et c’est justement cela qui les dérange, par jalousie.

«La parole est d’argent et le silence est d’or » car, le silence est l’expres- sion la plus parfaite du mépris. Nous nous permettons de détourner les pensées si bien chantées d’Azna- vour et de Gilbert Bécaud, concer- nant l’indifférence dans le silence : «Les mauvais coups, les lâchetés, quelle importance… Ce qui détruit le monde, c’est l’indifférence, plus fort que la haine». Dans ce contexte bien précis, sans jamais «écartelé l’indifférence, ni la crucifiée», culti- vons-la et soyons persuadés qu’elle arrivera à bout de ces imbéciles de la préhistoire, de ces déficients intellectuels, de ces ignorants de la science. Alors, oui, «les chiens aboient, la caravane passe».