Le conducator du Gosier est-il vraiment l’artificier de la nouvelle bataille de l’eau ?

N ous ne nous sommes pas trompés en qualifiant de suspect, le plongeon des élus gerfauts dans l’eau du S IAEAG que le maire- président, Cédric Cornet menaçait de libérer pour répandre ses tonnes de boues.

Le président de Cap Excellence, flairant un coup fourré car, à ses yeux, Cédric Cornet n’ayant ni connaissance du dossier, ni compétence pour convoquer les élus sur cette question, il n’est pas allé se mouiller dans cette eau glauque. Il n’a pas totalement tort car, la grande messe du Gosier a été un coup de sabre dans l’eau, avec une motion qui n’apportait rien. Sans être dans le secret des dieux, on percevait assez nettement que Cédric Cornet était un leurre. En arrière-plan se déployait une manoeuvre de haut vol.

Pour prendre la mesure de ce qui s’est passé, il faut remonter à la réunion informelle organisée le 14 juillet 2020 par le préfet Philippe Gustin, la veille de son départ, où a été discuté la dissolution du S I AEAG , hors la présence de son président. Quels sont les élus qui ont porté, en complicité avec le préfet, ce coup de poignard dans le dos du S IAEAG et pourquoi ? Avaient-ils tous les mêmes intérêts ?Nous voulons des noms, pour com- prendre le fonctionnement de ce cartel d’élus qui, comme toutes les mafias, sous tous les cieux, agissent toujours pour leur propre compte.

Manifestement, une nouvelle crise a été organisée dans cette longue bataille de l’eau. La décision prêtée à l’ancien préfet de liquider le S IAEAG a été le cata- lyseur d’une manipulation politique pour le pouvoir. Dans cette affaire, ont été instrumentalisés trois acteurs en responsabilité dans la gestion de l’eau : - Le maire du Gosier, président de la CARL, impulsif mais sans expé- rience qui a été poussé à remuer la boue par peur d’affronter la fail- lite annoncée du S IAEAG . - Les salariés du S IAEAG qui, menacés de rester sans salaires, de perdre leur outil de travail et leur emploi n’avaient d’autres choix avec leurs syndicats que de passer à l’action et de fermer les vannes d’arrivée d’eau. - L’ex-préfet Philippe Gustin qui a posé une bombe à retardement qu’il pen- sait faire exploser à son arrivée à la rue Oudinot. Il a été doublé. Par qui ? La question est de savoir qui était à la manoeuvre dans cette manipulation.

Le protocole de fin de conflit signé entre les syndicats des salariés du S IAEAG , les EPCI, le Conseil départemental et le Conseil régional lève un coin du voile. Il n’est pas exagéré de penser que sur le plan politique, le président du Conseil régional qui était à la peine sur ce dossier après plusieurs décisions de la Commission territoriale d’action publique (CTAP) restées lettre morte, et en passe de perdre toute crédibilité après sa menace de solliciter l’habilitation eau, plus qu’irréaliste, revient dans le jeu en pôle position. Il s’est investi dans la recherche de l’accord trouvé entre toutes les parties, et est garant de sa mise en oeuvre. Mais il n’est pas le seul à avoir gagné.

Les travailleurs de l’eau aussi ont gagné : le S IAEAG ne sera pas dissout avant la création du Syndicat Mixte Ouvert (SMO), le paiement de leurs salaires est garanti jusqu’à décembre et leurs syndicats seront associés aux travaux pré- paratoires à la création de la structure unique.

Les usagers aussi seront associés à la création de cette structure. Mais, les associations des usagers ne vont pas abandonner leur revendication d’annu- lation des factures pour cause de services non-rendus.

Les collectivités débitrices se sont engagées à payer leurs dettes, dans un premier temps partiellement, au S IAEAG . Au vu de ces résul- tats, il est facile de comprendre les buts de la manoeuvre déclenchée par instrumentalisation de tiers.

Comme on peut aussi découvrir l’artificier qui a allumé et éteint la mèche de la bombe à retardement laissée par le préfet Gustin. Les cartes sont mainte- nant rebattues, mais tout n’est pas joué pour autant.