Vacances au pays au service du développement

Les vacances c’est pour tisser, retisser, consolider nos liens familiaux, nos rapports de voisi- nage, nos sentiments d’amitié et de camarade- rie qui sont le ciment de l’unité et de la solidarité dont le pays a grand besoin. C’est un moment privilégié d’ob- servation de nous- mêmes, de notre indivi- dualisme, c’est l’opportu- nité d’un examen critique et autocritique de notre appartenance au pays.

Le 7 juin 1936 étaient signés, entre le syndi- cat CGT, le patronat français et le gouvernement du Front Populaire, les accords de Matignon qui donnaient nais- sance aux congés payés. Ainsi par leurs luttes les travailleurs salariés ont arraché au patronat le droit au repos, à la détente, aux loisirs, au dépaysement, au voyage, à la culture.

Si les gouvernements au ser- vice des intérêts capitalistes et le patronat ne se sont pas encore attaqués frontalement aux congés payés, c’est parce que cette conquête sociale de la classe ouvrière est devenue un marché juteux, celui des vacances, qui représentent un enjeu économique considéra- ble qui n’a pas échappé aux appétits financiers de l’indus- trie touristique.

Avec le retour au pays des nom- breux compatriotes vivant à l’étranger, le retour dans leurs familles des étudiants, les vacances rythment la vie du pays pendant les mois de juin, juillet et août.

Les vacances sont la période d’une riche activité, de manifes- tations culturelles, sportives, et de loisirs, et autres expressions de la richesse, de la diversité et du dynamisme du pays et qui font son identité.

Les vacances sont une opportu- nité pour nous approprier et réapproprier le pays que nos aînés nous ont laissé et pour transmettre aux générations qui viennent, les connaissances et les valeurs acquises dans la résistance et dans les luttes qui ont forgé notre peuple. Elles doivent nous permettre de faire connaissance avec le pays réel, ses richesses, ses ressources, ses atouts, sa diversité, ses fragili- tés et sa vulnérabilité et pren- dre conscience de la nécessité de le préserver des prédations dont il est l’objet.

Les vacances c’est pour tisser, retisser, consolider nos liens familiaux, nos rapports de voisi- nage, nos sentiments d’amitié et de camaraderie qui sont le ciment de l’unité et de la soli- darité dont le pays a grand besoin. C’est un moment privi- légié d’observation de nous- mêmes, de notre individua- lisme, c’est l’opportunité d’un examen critique et autocritique de notre appartenance au pays.

Les vacances c’est refuser d’être un consommateur, une cible du marché de l’industrie des vacances, et de faire le choix guadeloupéen d’être auteur, producteur et acteur du développement de notre pays archipel.

C’est le défi que nous devons relever en ayant pleinement conscience des enjeux écono- miques sociaux et sociétaux de cette période pour ne pas laisser aux forces écono- miques et au pouvoir colonial le soin d’organiser et de régler dans leurs intérêts ce temps de la vie de notre pays.