Au projet d"un code morale et éthique pour les élus que nous portons depuis 1972, nous élevons la voix avec la poétesse Lucie Julia pour dénoncer les violences subies par les femmes dans la plus grande indifférence. Le directeur de Rédaction

Que fait-on de nos filles ?

Les larmes sont taries sans confitéor. Que fait-on de nos soeurs, que fait-on de nos filles ?

Ô femmes ! Levez-vous, couvrez d’un soleil d’or L’hiver morose et froid de ceux de la famille Ceux qui flanchent là-bas et qui oublient qu’un frère Doit protéger sa soeur, qu’un lys doit être blanc Et que la main qu’on tend doit être propre et fière Pour pouvoir déjouer des ennemis les plans Lancez donc l’alarme afin qu’ils se rappellent

De l’orgueil de l’honneur laissés par nos aïeux Malgré les jours sans pain et les nuits sans étoile

Malgré les fers le sang qui en faisaient des gueux Les larmes ont tari leur source dans nos coeurs Aux racines butées nourrissant nos rancoeurs Et notre grand désir de liberté qui monte Que fait-on de nos soeurs, que fait-on de nos filles ?

Ô femmes ! Levez-vous et montrez le chemin A tous les aveuglés, ôtez leurs escarbilles

Semez dans tous les coeurs la moisson pour demain.

Lucie Julia (in «Au fil des ans», Editions de l’Amandier, mai 2006)