Goyave : Un maire zélé pour la suppression des 40%

Après plus de deux mois de conflit à la mairie de Goyave suite à une grève déclenchée par les agents affiliés àl'UGT G,les choses semble être au point mort.

D ans un communiqué en date 1er février 2012 l'UGTG fait le constat que le maire de goyave cherche le pourrissement dans ce conflit. Il dénonce le fait qu'il ne se soit présenté à aucun rendez vous et devant «l'irresponsabilité et le mépris» affiché par le maire il appelle ses troupes à la mobilisation dans toute les sections. Cinq bik a pawol sont program - més sur le territoire de la commune du 6 au 10 février .

Le conflit de Goyave a pour cause principale, la suppression des 40% aux salariés en congé de maladie décidée par le conseil municipal de Goyave. Pour L'UGTG le conseil municipal de Goyave dans sa délibération s'est basé sur une jurisprudence du Conseil d'Etat du 28 décembre 2001 et que cette jurisprudence ne concerne pas la fonction publique territoriale. L'UGTG conteste cette délibé - ration en se référant au décret n°2010-997 du 26 août publié au journal officiel du 27 août 2010 qui vient annuler cettejurisprudence.

La problématique des 40% est récurrente dans toutes les collectivités de Guadeloupe et les servi - ces de l'Etat français. La situation de crise, de récession de l'Etat français et du coup des difficultés de financement des collectivités locales font que tout les acquis des salariés sont cons - tamment remis en causes. C'est d'abord l'Etat français qui a remis en cause les 40% au travers les dif férents rapports de son technocrate, ensuite au travers de sa politique de privatisation des services en Guadeloupe, l'arrêt d'embauche de fonction- naires, le non remplacement de fonctionnaires en retraite. L'état a décidé de régler la question des 40% dans un premier temps en Guadeloupe, exemple : L'ORTF, La Poste, FranceT elecom, l'ANPE...

Les 40%, un acquis de plus de 50 ans par les fonctionnaires sur la base de l'assimilation aux droits des fonctionnaires français exerçant sur le sol de Guadeloupe. Les 40% sont perçus bien plus tard dans la fonction publique territoriale. Se supplément de salaire correspond à la réalité du coup de la vie en Guadeloupe.

L'injustice qui est faite à la gran- de majorité des salariés guadeloupéens et qui perdure du fait de la colonisation est que les sala - riés du secteur privé sont exclus de la prime de la vie chère sans qu'aucun décideur ne s'en soucie, sauf pour répondre aux injonctions d'équilibre budgétaire de l'Etat en tirant les salaires vers la bas par des tentatives de suppression des 40%.

Parce que les 40% restent un acquis dans le cadre de la politique d'assimilation coloniale, elle demeure fragile du fait de l'incapacité du système colonial a préservé un quelconque acquis aux salariés guadeloupéens. Les 40% ont été utilisés par le colonisateur pour diviser d'abord les travailleurs français des autochtones et ensuite les travailleurs guadeloupéens entre eux en autorisant le patronat à pratiquer des bas salaires

La problématique des 40% reste une question salariale juste car il pose la question du pouvoir d'achat des Guadeloupéens dans un cadre plus global de grande pwofitasyon par le patronat et les grandes entreprises françaises et européennes implantées enGuadeloupe.

Après 50 ans d'assimilation aux lois sociales de France, après les grandes réflexions et mobilisa- tions populaires de 2009 qui ont montré la réalité des prix et des salaires, il est dif ficile de concevoir dans la Guadeloupe d'aujourd'hui et de demain des salariés payés en dessous de la réalité des prix.

Se pose avec acuité la réalité du salaire en Guadeloupe débarrassée du statut colonial ou d'assimilation et a un quelconque système économique social différent de celle de laGuadeloupe.

Les discutions sur les salaires en Guadeloupe ne peuvent plus se faire sur la base de texte ou de jurisprudence de l'Etat que le colonisateur luimême ne respecte pas, mais à partir des réalités écono- miques et sociales guadeloupéennes.

La mise en place d'un SMIG gua- deloupéen tiré vers le haut, tenant compte de la réalité des prix est à l'ordre du jour .

Le Parti communiste appelle de ses vœux pour que les travailleurs guadeloupéens por - tent haut la revendication d'un SMIG guadeloupéen seul capable d'unifier les travailleur et de régler durable - ment la question des salaires tant dans la fonction publique que dans le privé .