La saga de l’eau connaîtra-t’elle une fin en Guadeloupe ?

Le mauvais spectacle mis en scène par les élus guadelou- péens, avec comme support la déclaration solennelle des prési- dents des EPCI annonçant la fin des tours d’eau en Guadeloupe, tourne en boucle.

L’ Etat, les présidents des Régions et du Départe- ment, les présidents des Communautés d’agglomération et de communes, ont validé le plan d’actions prioritaires en CTAP (conférence territoriale de l’action publique) le 1 er février 2018, avec pour objectif la fin des tours d’eau dans les deux ans, soit, au début de l’année 2020.

Comme soeur Anne, les Guadelou- péens ne voient toujours pas l’eau couler à leurs robinets. En février, il était prévu que ce plan serait réalisé à 20% en mars.

II est temps pour les usagers de mettre un terme à cette situation instrumentalisée dans l’intérêt élec- toraliste de certains élus.

Les réunions de la CTAP, les ren- contres des Communautés d’agglomération se succèdent, les motions pleuvent et la solu- tion à ce problème de l’eau s’en- fonce dans la confusion et les reports de calendriers. Après l’in- jonction du président Ary Chalus fixant la date de la création du Syndicat mixte ouvert au 30 juin 2020, on croyait naïvement que l’on allait sortir de l’impasse.

Il a fallu la découverte de la bombe estampillée Siaeag laissée par l’ex- préfet Philippe Gustin par le nou- veau maire du Gosier, Cédric Cornet, pour apprendre que les élus continuaient à nous rouler dans la farine.

Une réunion d’urgence convoquée par le conducàtor du Gosier le 22 juillet a débouché sur une décision ubuesque : la création effective du Syndicat unique mixte ouvert le 31 juillet. La preuve que l’ultimatum lancé par le président Chalus était resté sans effets.

Affolés par la ligne de feu allu- mée par les salariés du Siaeag, les élus, à l’initiative du prési- dent Chalus, ont été contraints de recevoir en urgence les syndi- cats pour éteindre la flamme.

Une fois de plus, dans le proto- cole de fin de conflit signé par toutes les parties, des décisions importantes ont été prises : Assurer le fonctionnement du Siaeag jusqu’en décembre 2020 par l’engagement des collectivi- tés débitrices de payer une par- tie de leur dette, poursuivre les travaux de création de la struc- ture unique en associant les syndicats et les associations des usagers. Mais à ce stade, il y a un changement de ton.

Le volontarisme affiché depuis deux ans n’est plus à l’ordre du jour. Impuissants ou rattrapés par leurs mensonges à répéti- tion, les élus ne donnent plus de délai pour la création de la structure unique, ni pour les tra- vaux de remplacement des canalisations pourries.

D’ailleurs, dans une interven- tion à la dernière réunion de la CTAP le 17 août, le président Ary Chalus ne parle, concernant l’eau, que de deux points :

- Continuer le programme des réparations de fuites mené par l’Etat pour garantir le fonction- nement minimal des services du Siaeag et soutenir les services d’eau d’autres territoires qui pourraient exprimer le besoin.

Y’a-t-il un renversement des priori- tés ? On doit commencer à s’inter- roger : La Saga de l’eau connaîtra t’elle une fin en Guadeloupe ?