RETRAITES AGRICOLES :85% du Smic en 2022

Le Parlement a validé définitive- ment la proposition de loi com- muniste visant à assurer la reva- lorisation des pensions de retraite agricoles en France et dans les territoires d’Outre-Mer. Elle prévoit que les retraites agri- coles seront revalorisées à 85% du Smic en 2022.

Le texte doit s"appliquer aux futurs retraités, mais aussi aux actuels, ce que ne prévoyait pas le projet de l"Exécutif. Mais, la majorité gouvernementale a repoussé l"ap- plication d"un an, soit au 1er jan- vier 2022 «au plus tard". "Si nous pouvons le faire plus tôt, nous le ferons», a déclaré le Secrétaire d"Etat aux Retraites, Laurent Pietraszewski, mettant en avant des difficultés techniques.

A l"unisson de l"ensemble des oppositions, les députés LR (Les Républicains) ont dénoncé le fait que la proposition de loi était «vidée de sa substance», appelant à «un acte de justice sociale». Les élus communistes ont proclamé poursuivre leur «engagement en faveur de pen- sions dignes pour tous, et se battre pour une application avant le 1er janvier 2022».

Il a fallu bien trois ans pour que le Parlement vote cette petite loi qui devra changer la vie des retraités agricoles, en Outre-Mer singulière- ment. Le texte avait en effet été adopté à l"unanimité en première lecture, en février 2017 par les députés sous la précédente législa- ture. Mais, en mai 2018, via une procédure de vote bloqué, le gou- vernement avait fait échouer son adoption au Sénat, mettant en avant la réforme des retraites par points, alors en préparation.

La pension mensuelle brute tou- chée par les chefs d"exploita- tions agricoles atteint actuelle- ment environ 953 euros en moyenne pour les hommes et 852 euros en moyenne pour les femmes, des chiffres masquant de fortes disparités. La proposi- tion de loi doit assurer une garantie à 1 025 euros men- suels, soit un gain de 120 euros, pour une carrière complète. Elle prévoit aussi des dispositions spécifiques pour les territoires d’Outre-Mer où la moyenne des pensions s’élève à 330 euros.

Petite avancée pour les agricul- teurs guadeloupéens qui n’ont pas bénéficié du chômage par- tiel pendant la crise du Covid- 19. Ils sont désormais confron- tés à la sécheresse qui sévit en Guadeloupe, à cause du déficit de pluviométrie ainsi qu’aux problèmes techniques dans la distribution de l’eau agricole.