Dominique Biras, nouveau président du Syvade son cap et sa feuille de route bien fixés

Le Syvade ou Syndicat de Valorisation des Déchets de la Guadeloupe est ce site de la Gabarre où convergent quoti- diennement des camions trans- portant des tonnes de déchets de la Guadeloupe. Présidé pendant 12 longues années par Michel Rinçon, depuis le jeudi 06 août 2020, Dominique Biras, maire-adjoint des Abymes, a été élu à l’unani- mité à sa tête, par son Conseil d’administration. Il était d’ail- leurs le seul candidat et on ne peut s’en étonner, compte tenu des soubresauts connus par cette structure et auxquels a fait face, courageusement, l’ex-pré- sident. Nouvelles-Etincelles a rencontré le nouveau président qui, avec foi et volonté, entend faire de cet outil une structure qui «écrira une page d’histoire de la Guadeloupe en matière de valorisation de déchets et de production d’énergie». On est en droit d’espérer que ce chef d’en- treprise, visionnaire comme son père, dont il a vraisemblable- ment hérité d’autres qualités, notamment la discrétion, l’humi- lité, le dynamisme, l’intelligence et l’efficacité, et qui a fait ses preuves dans d’autres domaines, y compris la politique, concrétisera son ambition, Bon vent donc au Syvade !

Compte tenu des difficultés connues du Syvade depuis de nom- breuses années, étiez-vous volon- taire pour assumer cette mission ?

Dominique Biras :Oui j’étais volon- taire ! J’estime que c’est un enjeu majeur pour la Guadeloupe. Depuis plusieurs années, j’ai fait une pre- mière étape embryonnaire dans la politique du transport. Je devais me lancer dans ce nouveau challenge.

Quels ont les constats faits par le président sur l’état de santé du syndicat ?

En premier lieu, il faut rendre un hommage à Michel Rinçon. Le site de la Gabarre n’est plus ce qu’il était avant. Il a été réhabilité. On le par- court, il n’y a pas d’odeur. Les déchets sont enfouis. Il reste encore à faire. Avec les prestataires, on commence à valoriser les déchets. Ma mission est de continuer ce tra- vail. J’ai signé un accord-cadre avec la Région pour une unité de valori- sation des déchets à terme, dans un premier temps. L’objectif, c’est qu’il y aura deux phases. La deuxième phase concernera l’économie : faire en sorte qu’on ait des ressources énergétiques pour permettre que ces matières aient un impact plus positif que négatif. Parvenir alors à une production d’électricité et autres énergies. Voilà une de mes ambitions à laquelle je me suis attelé sitôt arrivé à la Présidence. Donc, aujourd’hui, avec l’ADEM, le Conseil régional, le Conseil départemental, les membres du Syvade, on a pu trouver des dates pour la réalisation d’un grand pôle industriel sur le site de la Gabarre.

Cet accord cadre a-t-il été signé récemment ?

Cela a été acté le vendredi 14 août 2020. J’étais élu président depuis une semaine seulement et ven- dredi, on actait déjà ce principe, lors d’une réunion. Nous avons un grand On peut donc espérer un développement de cet outil ?

Oui ! On a toute une mandature. Il faut mettre cette mandature à pro- fit pour que ce ne soit pas des mots, mais des actes. C’est le pari que j’ai pris et ce pari-là, je ne l’ai pas pris tout seul. Je l’ai pris avec mes col- lègues du Conseil d’administration, avec le personnel du Syvade, avec CAP Excellence, avec la Commu- nauté des communes de Marie- Galante, avec la Communauté d’ag- glomération Nord Basse-Terre, avec l’Adem et avec la Région. Donc, c’est un travail collectif. Si on réussit à le finaliser, je dirai qu’on aura écrit une page d’histoire de la Guadeloupe. Il sera fait de ce site un véritable pôle industriel. On aura une autre vue. Ce ne sera plus une décharge. La Région a fixé trois uni- tés de valorisation donc, la gageure pour nous, c’est de faire vite pour que nos dossiers aillent là où il faut, pour obtenir le financement. L’Europe pourrait nous accompa- gner. Ces fonds passent par la Région. Il était évident qu’on puisse avoir un accord-cadre avec la Région sur ce dossier.

La situation financière ne doit pas être brillante actuellement ?

Le Syvade ne se porte pas, ni mieux, ni mal. C’est une institution où les coûts sont bien maîtrisés. Aujour- d’hui, on doit gérer le Syvade comme une entreprise de façon, à la fois, à garantir, créer l’emploi et créer véritablement le concept dont on parle maintenant, de déve- loppement durable et d’écologie. Donc le Syvade a son rôle essentiel à jouer dans le paysage de notre pays Guadeloupe. Je souligne que pour atteindre ce but, je m’attache à rétablir une situation de confiance avec tous les partenaires et le per- sonnel, depuis ma prise de fonction.