Election Miss Guadeloupe 2020

L’élection de Miss Guadeloupe a toujours suscité l’engouement d’un large public attaché aux canons de la beauté, de l’élégance, de la prestance, et aussi des parents et amis des candidates qui les soutien- nent. Mais, c’est aussi vrai que certains n’attachent que peu d’importance à ce concours de beauté, organisé selon des critères au demeurant, très controversés.

Au fil des ans, cette manifestation annuelle, a pris de l’envergure et s’est dotée d’une organisation qui encadre les candidates au concours, selon les règlements édictés par le comité Miss France.

Cette année, la pandémie Covid-19 n’a pas permis à la déléguée régio- nale de Miss France d’organiser cette édition de «Miss Guadeloupe pour Miss France» avec son faste habituel. Il faut cependant saluer les efforts fournis pour réaliser ce concours en un temps très court et avec autant de contraintes.

Malheureusement, on se doit de retenir l’incident provoqué par la disqualification abusive d’Annaëlle Guimbi qui ne se justifie pas. Annaëlle, en dépit du choc, a fait preuve de fair-play, je dirai même de hauteur de vue, en se plaçant au- dessus des coups tordus et de la polémique. Son attitude à nos yeux, exemplaire, a permis de maintenir la sérénité au sein du groupe restant en compétition, et de réduire l’im- pact de la réaction du public.

On ne peut cependant passer sous silence une caractéristique de ce concours qui se fait en Guadeloupe, avec des candi- dates guadeloupéennes, mais dont le règlement est celui du concours Miss France. Du reste, il est dès l’approche estampillé : «Concours de Miss Guadeloupe pour Miss France».

Nous souhaitons que ce concours qui, depuis ces dernières années, a réduit son caractère «dou- douïste» et tend à voir dans les candidates, pas seulement des reines de beauté, mais de jeunes femmes, ayant une tête bien faite, sachant ce qu’elles veulent dans la vie, avec une vision assez objective de la réalité de leur pays et du monde, puisse arriver à une véritable émancipation.

Le fait pour chaque candidate d’être engagée, dans un projet d’intérêt public de son choix qu’elle développe, et s’engage à poursuivre, donne à ce concours un contenu qui s’éloigne de la seule beauté physique, et consi- dère les candidates dans leur glo- balité : belles et élégantes pour faire rêver, mais aussi tête pen- sante, et citoyenne active sur le terrain. La beauté physique passe donc au rang «d’outil», d’acces- soire, pour augmenter les chances de se faire entendre. C’est ainsi qu’elle peut être mise au service d’une cause juste et utile à son pays.

Aujourd’hui, il est du concours de Miss Guadeloupe, comme pour le reste : une caractéristique assimila- tionniste et dépendante qui embri- gade les participantes dans les rets du concours Miss France, avec ses contraintes et ses obligations. Mais nos femmes seront toujours belles et élégantes sous notre ciel radieux. Et viendra le jour, où le concours de Miss Guadeloupe se fera toujours en Guadeloupe, mais selon nos pro- pres critères, notre propre règle- ment. En attendant, saluons l’arri- vée cette année, de nos trois gagnantes qui affichent parfaite- ment le caractère guadeloupéen.

Notre Miss Guadeloupe 2020, Kenza Andrèze Louison est actuel- lement en 2ème année de Géosciences à l’université des Antilles. Son rêve est de devenir astronaute, de voyager dans l’es- pace. Elle se passionne depuis long- temps pour l’étude des étoiles, des galaxies, des exo-planètes…

Elle vient du quartier de Fond Richer à Baie-Mahault. Kenza est sensible à la question des inégali- tés, notamment dans le domaine de l’instruction, et souhaite en faire son cheval de bataille. Elle est déjà active dans le domaine asso- ciatif. Elle milite dans l’association «Aprézan» qui incite les popula- tions à former des groupes de réflexion citoyens, pour trouver des solutions aux problématiques qui les concernent.

Ses deux dauphines, Océane Lovinsky et Stacie Thétis ne sont pas en reste. Nous souhaitons à toutes les trois de mener à bien leurs projets, et de représenter dignement notre Guadeloupe.