Pourquoi pas des mèdecins cubains en Guadeloupe ?

Le directeur du Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe a poussé u n cri d’alarme dans une lettre adressée aux autorités de tutelle, le 8 septembre 2020 : «Le CHUG, pour continuer à assurer la prise en charge de manières sécurisées des malades, a un besoin important en person- nels, médecins et infirmiers anesthésistes, réanimateurs et urgentistes». Il appelle à un recrutement immédiat pour renforcer les équipes soignantes du CHUG, en situation de détresse.

Le sénateur Dominique Théophile à l’origine de l’amendement et de la publication du décret du 31 mars 2020, autorisant les Agences régionales de santé à recruter des médecins étrangers a entendu cet appel.

Une fois de plus, il est intervenu pour demander au ministre de la Santé de donner, à travers l’Agence de santé en Guadeloupe, suite à ce décret permettant le recru- tement de Praticiens à diplôme hors Union européenne (PADHUE) et, notam- ment, de faire appel à des médecins cubains qui se trouvent dans notre sphère géographique et qui ont une grande expérience dans ce domaine de coopération médicale à l’internationale.

Une fois de plus, la directrice de l’Agence régionale de santé en Guadeloupe, de mèche avec un lobby de médecins conservateurs et carriéristes, tente, au mépris de la santé et de la vie des Guadeloupéens, de noyer le poisson avec des argu- ments contestables et tendancieux.

Dans un communiqué public, en réponse à ceux qui se positionnent pour le recru- tement de médecins cubains, elle écrit : «Pour ce qui concerne les médecins cubains venus en Martinique par l’intermédiaire de la Collectivité territoriale, il est important de préciser qu’ils n’exercent pas en plein exercice à ce jour dans les services mais seu- lement en tant qu’observateurs».

Vous aurez noté que Madame Valérie Denux a pris le soin de préciser que cette opération ne relève pas d’une initiative de l’Etat, mais de la Collectivité territoriale. C’est l’affirmation sans complexe de la ligne anti-cubaine de l’ARS. Elle ne se rend même pas compte que les élus martiniquais ont confondu les autorités étatiques en décidant d’assumer leurs responsabilités devant le peuple martiniquais. C’est une grande victoire qui ouvre la voie à la poursuite de plus grands projets de coo- pération entre la Martinique et Cuba.

Ce que confirme le chef de la délégation des médecins cubains, le docteur Abel Roberto Fuentes, devant des représentants martiniquais, à la mairie du Lamentin : «La collaboration est excellente entre médecins martiniquais et médecins cubains. Les praticiens cubains ont été intégrés dans les différents services du CHUM, que ce soit à l’hôpital Pierre-Zobda-Quitman (Fort-de-France) ou à Marigot Vulçin (Lamentin). Ils interviennent également, une fois par semaine à la clinique Saint- Paul (Fort-de-France)». Il a précisé que pour l’heure, les médecins cubains consul- tent en unités de soins en raréfaction (en insuffisance de professionnels) en Martinique, mais ne sont pas intégrés dans les services Covid-19. Il a ajouté que la barrière de la langue n’est pas un obstacle pour le travail, car la «Brigade Henry Reeves sait s’adapter partout où elle officie».

Il a déclaré, par ailleurs, «qu’il n’y a pas beaucoup de différences entre le système de soins cubains et martiniquais, sauf que la médecine préventive est plus présente à Cuba et que la technologie est plus avancée en Martinique».

Voilà une explication sobre et objective qui apporte un démenti sans appel à la directrice de l’ARS Guadeloupe et qui la renvoie à sa position idéologique anti cubaine et anti-communiste. Mais, le pire n’est pas là ! Madame Denux, tient son rang et sa position de classe.

Ce qui nous révulse, c’est le silence et l’indifférence des présidents des col- lectivités locales, des parlementaires, des dirigeants politiques et syndicaux de la Guadeloupe, suite à l’appel lancé par le directeur du CHUG pour recruter en urgence du personnel de santé qualifié.

Cet appel, ouvre la voie à la brigade de médecins cubains «Henry Reeves», déjà positionnée à la Martinique. Mais tous ces responsables font l’autruche. Comme des généraux félons, ils laissent le soldat Dominique Théophile monter seul à l’as- saut de la citadelle où s’est repliée la directrice de l’ARS. Quelle honte !