NOUVELLE-CALÉDONIE :Le référendum d’Autodétermination

«Voulez-vous que la Nouvelle- Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indé- pendante ?» C’est à cette ques- tion que devront répondre par oui ou par non, les 180 640 électeurs inscrits sur la liste spéciale référendaire.

C ette deuxième consultation des électeurs, après celle du 4 novembre 2018, inter- vient dans le cadre de l’accord de Nouméa, signé entre l’Etat fran- çais et les organisations poli- tiques calédoniennes, accord qui résulte de la lutte du peuple kanak et qui a mis en place un processus de décolonisationpropre à la Nouvelle-Calédonie.

Il faut avoir très clairement à l’esprit que,le peuple kanak a engagé et fait avancer de manière irréversi- ble l’émancipation de toute la Nouvelle-Calédonie, au bénéfice de l’ensemble des Calédoniens en obtenant en 1986 la réinscription de la Nouvelle-Calédonie sur la liste des pays à décoloniser.

Ce qui est fondamental et acquis c’est que l’accord de Nouméa ait affirmé l’existence d’une citoyen- neté de la Nouvelle-Calédonie, ait acté la nécessaire décolonisation de la Kanaky et décidé de la tenue d’un référendum d’autodétermination.

C’est sur le fondement du droit des peuples à disposer d"eux- mêmes inscrit dans la charte de l’ONU, que va se tenir cette deuxième consultation référen- daire. Il s’agit pour les Calé- doniens de décider de l’avenir de leur pays.

DIFFICILE DE PRÉVOIR L’ISSUE DE CE SCRUTIN

Deux visions s’opposent. D’un côté la coalition du non, qui regroupe sous l’appellation «Les Loyalistes» tous les partisans de la droite et de l’extrême droite avec le Rassemblement national, qui prônent la poursuite de la coloni- sation de peuplement et mena- cent, en cas de victoire du oui, une partition de la Nouvelle- Calédonie entre la province Sud, qui contient 2/3 de la population et 65% des richesses avec celles du Nord et des îles Loyauté.

Ces partisans du non, ont reçu l’autorisation du gouvernement validé par le Conseil d’Etat de faire campagne sous les couleurs, du drapeau français en violation des règles de neutralité, qui jusque-là, s’imposaient à l’Etat.

De l’autre côté, les indépendan- tistes qui cette fois, se sont rassem- blés par-delà leurs différences. En grande majorité kanaks, ils appel- lent à la mobilisation massive des électeurs en faveur du oui pour la pleine souveraineté de leur pays au profit de tous, Kanaks et non Kanaks qui font leur pays.

Il est difficile de prévoir l’issue de ce scrutin. Ce qui pour le moins est certain, c’est que la décoloni- sation de la Nouvelle-Calédonie est un processus en marche qui aboutira forcément à la pleine souveraineté de la Kanaky. C’est le sens de l’histoire.

Nous Guadeloupéens, avons à accorder beaucoup d’attention et à soutenir la lutte de décolonisa- tion du peuple kanak pour son émancipation et pour l’indépen- dance de la Kanaky.