Culture et racisme

Depuis quelque temps, il n’est question dans le monde que des actes racistes perpétrés à l’encontre des Noirs, entre autres. Si nous devons nous insurger contre ces barbaries, nous devons comprendre aussi que ce sont les soubresauts d’un certain monde capitaliste, affolé par la lente décomposition de leur Empire, qui s’effondre sous nos yeux.

Aux USA, par exemple, à part les grandes villes ouvertes au monde, le reste de cet immense pays, fécondé par le sang des Indiens et le travail des Noirs venus d’Afrique, se compose de «petits blancs» qui ne connais- sent en fait que leurs troupeaux, leur far West, leurs armes et les bars dans lesquels ils s’amusent le soir. Rappe-lons que les prési- dents des USA, même les plus modernes, ignorent souvent les noms des dirigeants des Etats lati- nos voisins, Etats qu’ils occupent parfois militairement C’est l’Amé- rique d’abord, point trait.

Le racisme est inscrit dans leurs gênes et ils n’en guériront jamais pour certains. Ce n’est donc pas étonnant de les voir, nostalgiques du Ku Klux Klan, tirer sur les Noirs et les Blancs qui protestent contre leurs conditions de vie.

LES PREMIERS COLONISATEURSDU MONDE SAVENT, QUE LEUR SURVIE DÉPEND DE L’AFRIQUE

Si, en Europe, des groupes d’ex- trême-droite procèdent de ce même esprit raciste, d’autres formes de rejets existent.

Certains Etats refoulent les Noirs et Arabes car, ils tentent désespéré- ment de préserver leur culture judéo-chrétienne de l’islam, de l’ani- misme, mais aussi se méfient d’au- tres Etats Européens voisins dont l’art de vivre les choque (rave-party, nuit la plus longue, Paris plage, mariage pour tous etc…).

Ceci explique, d’une part, les folies de ces jeunes de Norvège et de Nouvelle-Zélande qui pensaient être des héros après avoir assassiné des centaines d’étrangers, formatés qu’ils étaient depuis leur naissance par la haine de l’étranger et leur supposée supériorité raciale.

Et ceci explique aussi dans cer- tains pays de l’Union européenne (UE) l’opposition farouche entre certains traditionnalistes et la jeu- nesse des villes qui rêve d’émanci- pation et de ce qu’on appelle le «modernisme». Mais, tous ces combats sont perdus d’avance car, de l’autre côté, l’autre Europe (Angleterre, Espagne, Portugal, Belgique, Hollande), les premiers colonisateurs du monde savent, eux, que leur survie dépend de l’Afrique. Cet immense continent qui contient, dit-on, les 2/3 des richesses dont ils ont besoin pour survivre.

Peu importe à Macron que la per- sonne qu’il embrasse soit noire, jaune ou rouge pourvu que la France garde les réserves moné- taires des 14 pays francophones d’Afrique, que les dictateurs impo- sés à ces pays viennent prendre leurs ordres à Paris, et que les immenses richesses du continent (or, diamants, uranium, gaz natu- rels, fleuves, ports, aéroports etc…) soient contrôlés par des multinatio- nales françaises ou européennes.

Mme May, l’ex-ministre de Grande- Bretagne, est allée danser au Kenya. Mme Merkle promet d’indemniser la Namibie pour les massacres du passé. Le roi des Belges demande pardon pour les horreurs perpétrées au Congo etc. etc.

L’AFRIQUE EST EN MARCHE

Car, l’Afrique est en marche. Ce qui se passe au Mali, c’est la longue et périlleuse sortie de l’obscurité de tout un Continent.

Nous souhaitons de tout coeur que les jeunes militaires qui ont entendu l’appel au secours de leur peuple réussissent à éviter les pièges des colonialistes, lors de la transition démocratique qu’ils proposent.

Car, comme le dit notre égypto- logue Guadeloupéen que nous écoutons avec plaisir sur Canal 10, «quand l’Afrique sera libérée et donc respectée, nous, peu- ples des Antilles, le serons aussi par ricochet».