Regain de circulation de la dengue en Guadeloupe

Si la crise sanitaire du coronavirus fait la «une» de l"actualité, avec l’inquié- t ude légitime de plus en plus grandis- sante de la population, l’épidémie de dengue sévit également en Guadeloupe, de manière active et continue de progresser, avec un nom- b re de consultations en médecine de ville, rapporté chaque semaine supé- rieur à la semaine précédente. Le nom- bre de passages aux urgences pour suspicion de dengue, enregistre les t aux, les plus élevés depuis le début de l’épidémie (mi-octobre).

Pour rappel, la dengue est une maladie qui se transmet à l’homme par des piqûres du moustique aedes aegypti. Elle se manifeste après 2 à 7 jours d"in- cubation, par l"apparition d"une forte fièvre, souvent accompagnée de maux de tête, de nausées, de vomissements, de douleurs articulaires et musculaires et d"une éruption cutanée ressemblant à celle de la rougeole.

De quoi sans doute apporter de la confusion à la situation sanitaire actuelle. Car le virus de la dengue, et du Covid-19 peuvent partager certains symptômes, comme la forte fièvre, les courbatures, ou encore les maux de tête.

La cellule de veille sanitaire vient de publier les derniers chiffres. Elle révèle u ne forte progression touchant particu- lièrement les moins de 15 ans, près de 50% des malades.

LA CAPACITÉ DU CHU D’APPORTER D ES RÉPONSES ADAPTÉES À LA SITUATION

Le nombre de cas cliniquement évoca- teurs de dengue vus en consultation m édicale par semaine ne cesse d’aug- menter depuis la fin du mois d’août. C’est près de 740 cas estimés la dernière semaine du mois de septembre. Cette dynamique est d’ampleur supérieure aux valeurs enregistrées durant la pre- mière partie de l’épidémie dont la valeur médiane était de 290 cas estimés.

Depuis le début de l’épidémie près de 12 950 cas cliniquement évocateurs de dengue ont été estimés en médecine de ville. On déplore un décès directe- ment imputable à la dengue au mois de septembre 2020.

L’inquiétude de la population demeure encore plus vive, pas uniquement face à la recrudescence de la circulation de la Covid-19 et de la dengue, mais surtout de la capacité du CHU d’apporter des réponses adaptées à la situation.

Les mouvements de protestation des m édecins, des infirmiers, de personnels de santé pour une amélioration de l’of- fre de santé, singulièrement en Guadeloupe, n’ont pas trouvé écho. Le CHU, déjà sous tension avec les m alades de la Covid-19 et les aléas du fonctionnement au quotidien, doit faire face à l’afflux massif des malades de la dengue sachant, d’après les statis- tiques, que la grippe peut être aussi m ortelle, voire plus que la Covid-19, sur une année pleine.

Dans de telles circonstances, il convient de rappeler qu’en l’absence de traite- ment spécifique ou de vaccin commer- cialisé pour combattre cette maladie, les seuls moyens de lutte existants sont, le contrôle des moustiques vecteurs par le respect des mesures de prévention, comme la destruction des gites larvaires potentiels autour des habitations (eau stagnante dans les divers réservoirs, gouttières, vases, détritus…) et la pro- tection individuelle contre les piqûres.