«Que faire ?»

C’ est le titre d’un traité politique écrit par le révolutionnaire russe Vladimir Ilitch Lénine, publié en 1902, dans lequel il expose les principes de base de l’organisation du Parti Communiste et dessine la stratégie de la lutte révolutionnaire pour la conquête du pouvoir par la classe ouvrière. Ce n’est pas le contenu de ce livre que nous allons présenter ici.

Nous empruntons tout simplement le titre de cet ouvrage parce qu’il nous semble que cette question peut être posée dans la situation de la Guadeloupe aujourd’hui.

Non pas pour les mêmes raisons que celles qui préoccupaient Lénine dans les années 1930 en Russie, mais pour celles qui se posent à nous en Guadeloupe aujourd’hui. Elles sont nom- breuses et alarmantes.

Toutes les études des organismes officiels : Iedom, Insee, CCI, les rapports gouvernementaux, les communiqués des Assemblées locales, les déclarations des syndicats montrent que la crise sanitaire de la Covid-19 n’a fait que démasquer une crise économique et sociale depuis trop longtemps ignorée sciemment par tous les déci- deurs. Tous les problèmes qui fissurent et paralysent notre société :

• Le scandale de l’eau, qui a conduit l’Etat à dessaisir brutalement les élus de ce dossier.

• Un chômage endémique, amorti par le RSA qui aujourd’hui explose à la face du Conseil départemental.

• Une économie exogène, artificielle, basée sur l’import consom- mation, aujourd’hui balayée par la Covid-19.

• La faillite financière des collectivités locales dont la ville de Pointe-à-Pitre n’est que l’arbre qui cache la forêt.

• Les menaces des risques naturels visibles sur tout le littoral guade- loupéen, 90% de bâtiments publics qui ne sont pas aux normes sis- miques, des inondations à répétition en perspective.

• La défiance envers les élus qui s’exprime après chaque enquête Qualistat.

• Et d’autres… Sont bien là, s’amplifient et nous conduisent doit au mur.

Alors, se pose la question que Lénine s’était posée en 1901 : Que faire ? Allons-nous, nous bander les yeux et continuer à jouer à colin maillard ? Ou alors, allons-nous faire le choix de la Guadeloupe, du bien commun, d’un autre destin ? Serons- nous capables de rompre avec la situation de dépendance, de prendre le chemin du «kaskòd» ?

Faisons démentir la «dame de Basse-Terre», qui a dit un jour : «On voit marcher beaucoup de pantalons en Guadeloupe, mais en réalité, il y a peu d’hommes dedans».