En France : Va-t-on vers la suppression des libertés ?

Quel que soit le lieu sur la pla- nète, il ne fait aucun doute qu’on éprouve une grande fierté d’être filmé dans le métier que l’on a choisi et que l’on exerce dans les règles de l’art enseigné. Toute profession doit être en effet exercée avec amour et une certaine déontologie, qu’elle réponde ou pas à une vocation car, c’est vrai aussi, de plus en plus, la nécessité de gagner sa vie honnêtement fait que sou- vent, on s’oriente par défaut vers telle ou telle forme d’acti- vité professionnelle.

C’ est la fierté de l’enseignant de se voir immortalisé par l’image lorsqu’il met en oeuvre une pédagogie adaptée, en respectant la déontologie de sa profession et la charte établie avec le futur citoyen qu’il prépare.

C’est aussi la fierté de l’agriculteur qui respecte la charte et la déonto- logie qu’exige sa profession pour cultiver ce qu’il faut pour entretenir la vie avec des produits de qualité, dans le respect de l’environnement et de la biodiversité.

C’est aussi la fierté de la sage- femme de montrer au père autorisé depuis tantôt à assister à l’accou- chement, parfois dans l’anxiété, son expérience quand elle facilite l’en- trée du nouveau-né dans sa nou- velle vie. Elle assume en toute res- ponsabilité la charte et la déontolo- gie de son art d’accoucher.

C’est encore la fierté du médecin de montrer, en se laissant filmer, qu’il respecte son serment et observe la charte et la déontolo- gie prescrites pour tenter de sau- ver le malade. L’humanisation des hôpitaux a été décidée il y a quelques décennies pour ne «rien cacher», sinon le secret profes- sionnel et l’intimité du malade.

Sous réserve de malheureuses exceptions qui confirment la règle, ces quatre exemples suffisent pour souligner, tout simplement, que tout métier a ses risques et que la société attend qu’il soit exercé avec conscience et moralité, en s’appli- quant à éviter toute dérive, tout débordement. «Science sans cons- cience n’est que ruine de l’âme».La société française sait également que l’arsenal législatif et judiciaire existe depuis très longtemps pour permettre au pouvoir judiciaire d’apprécier et de réprimer, s’il y a lieu, les diffamations, les injures, les outrages et les agressions physiques ou verbales, les appels à la violence ou au meurtre, quelles que soient les circonstances, dans l’exercice de la fonction ou pas.

Et il serait illusoire de penser qu’on pourrait parler de société civilisée sans police, sans gendarmerie, sans armée, c’est-à-dire sans ces princi- paux corps pour assurer l’ordre, la sécurité des personnes et des biens. Cependant, ceux-là sont appelés aussi à intervenir dans le respect des règles édictées.

S’agissant en l’occurrence des poli- ciers, ils peuvent ainsi compter sur l’empathie profonde de la société car ils reçoivent ou devraient rece- voir la formation et les moyens pour assurer cette délicate mission :«force doit rester à la loi». Il convient d’affirmer que c’est fort heureuse- ment le cas, sauf quand on est amené à regretter des dérapages, communément appelés violences policières, ou ce qui conviendrait peut-être mieux, compte tenu du débat actuel, violences non légi- times causées par des policiers dans l’exercice de leur fonction. Ces vio- lences doivent être jugées et sanc- tionnées, si elles sont avérées.

Ceci dit, comment peut-on com- prendre qu’en France, sous le règne de la macronie, outre «la guerre contre l’invisible coronavirus»pro- clamée par le Président de la Répu- blique Emmanuel Macron depuis le mois de mars 2020, et très mal gérée d’ailleurs, le Gouvernement ait décide de «déclarer la guerre contre le peuple français»donc contre le peuple guadeloupéen ? Ce n’est surtout pas le journal Nouvelles-Etincelles qui le dit mais, une députée de la France insou- mise, dans l’hémicycle, alors que nous n’avons rien entendu malheu- reusement à ce sujet de la bouche de nos parlementaires.

En effet, l’article 24 de la proposi- tion de loi sur la «sécurité glo- bale» a été adopté le 18 novem- bre 2020, en première lecture, par l’Assemblée nationale, par 388 voix pour, 104 contre, 66 abstentions. Elle sera examinée par le Sénat en janvier.

Cette loi vise à interdire de filmer les policiers ou les gendarmes en action «dans le but de leur nuire»e t «porter atteinte à leur intégrité physique ou psychique». L’auteur, quel qu’il soit, d’un tel fait, risque 4 8 h de garde à vue et encourt un an de prison et 45 000 € d’amende. C’est un vrai recul démocratique, surtout pour la vocation de contre-pouvoir que c onstitue le journalisme, dans son objectif d’informer.

Alors nous disons non ! Pas ça, monsieur le Premier ministre, mon- sieur le ministre de l’Intérieur ! La République française qui continue à s’afficher constitutionnellement au monde comme étant le pays de la liberté d’expression, le pays des libertés bien comprises et avec frontières toutefois, le pays des droits de l’homme et du citoyen, en dépit pourtant des rappels à l’ordre de l’ONU dans différents domaines, en dépit des dérives et des bri- mades de toutes natures lors de récentes manifestations syndicales, de gilets jaunes, de travailleurs dés- emparés pour leur avenir, d’étu- diants, en dépit de différentes mesures arbitraires arrêtées depuis le début de la pandémie de Covid- 19, sans concertation, sans discer- nement, pour cause d’impré- voyance ou d’inexpérience, appa- rait désormais comme une Répu- blique engagée résolument dans la voie du liberticide, comme le dénonce les parlementaires de l’op- position, des partis politiques, les journalistes, avocats, associations et syndicats dont le syndicat de la magistrature.

Le droit d’informer ne peut souf- frir d’entrave. Il doit demeurer sacré car, c’est justement lui qui permet très souvent au pouvoir judiciaire de confondre le coupa- ble et redonner espoir à l’inno- cent, qu’ils soient simple citoyen ou policier. Ne prenez surtout pas le risque d’encourager ceux qui n’ont pas la bonne conscience pour bien exercer leur métier, à casser du nègre, de l’Africain, de l’Arabe, du syndicalisme, de l’ou- vrier en colère, ou autres, sous le couvert de l’anonymat ! Quelle bénédiction !

Prenez garde que l’ère de la «macronie» qui a contraint un président de l’Assemblée natio- nale à rappeler en pleine séance qu’un député a la liberté de ses questions, ne serve de source d’inspiration au despote, dicta- teur et autre tyran de la planète mais, faites en sorte que devien- nent, enfin, réalités ces trois mots :«Liberté, Egalité, Fraternité». Tel est le rêve de l’humanité.