Quel est l’état de la ressource en eau en Guadeloupe ?

Compte tenu des difficultés que rencontre les usagers de l’eau, c’est une question qui vaut son pesant d’or.

La situation sanitaire liée à la Covid-19, oblige de prendre des mesures pour qu’il y ait une continuité de l’activité. A l’initiative de l’OREC (l’Observatoire de l’énergie et du climat) Guadeloupe et en partena- riat avec la Région, la préfecture, la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement, de l’ADEME, de Météo France, d’EDF de la SARA, du Sy.MEG et du pôle d’innovation SynergÎLE, a présenté le jeudi 12 novembre 2020, le pre- mier cahier thématique du GREC Guadeloupe (Groupe rRégional d’experts sur le climat) par Webinaire avec comme thème :«La ressource en eau en Guade- loupe», et des sous-thèmes tels que : Etat des lieux de la ressource en eau en Guadeloupe, les effets du changement climatique sur la res- source et les leviers d’actions pour le territoire. C’est un diagnostic plu- tôt technique mais qui permet de prendre en compte les atouts en eau de la Guadeloupe.

La ressource en eau a été présentée par Mme Céline Dessert cher- cheuse à l’institut physique du globe de Paris, présente en Gua- deloupe pour mener des recher- ches à l’observatoire de l’eau et de l’érosion aux Antilles

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D’après l’intervention de Mme Dessert, la surface de la planète est recouverte à 75% d’eau et l’eau douce constitue une infime propor- tion, soit 3% du volume de l’eau à la surface de notre planète. Les eaux douces reposent sur les eaux salées et entre les deux il y a une interface de deux ou trois mètres d’épaisseur.

Selon les scientifiques, la produc- tion naturelle d’eau douce est liée à l’évaporation de l’eau et au transfert de cette vapeur d’eau, devenue douce dans les nuages. Cette eau douce se condense au- dessus des continents et tombe sous forme de pluie.

En Guadeloupe, les sources d’eau potable, c’est : l’eau de pluie, le prélèvement par captage en rivière et le prélèvement en sou- terrain. Le volume d’eau prélevé s’accroît d’année en année, c’est lié à la démographie et à la consommation domestique.Quelle est l’origine de l’eau ?

En Guadeloupe, il pleut entre 1200 et 8000 millimètres par an. Cette eau de pluie s’avère très minéralisée contrairement aux eaux des rivières et aux eaux des nappes qui sont beaucoup plus minéralisées. C’est en traversant le sous-sol que l’eau initialement de pluie, acquiert sa minéralité.

Quelle est la principale ressource en eau sur l’île de la Basse-Terre ?

D’après l’exposé donné, il y aurait 47 cours d’eau qui représentent la principale source d’eau douce de la Guadeloupe.

A noter que les rivières de la Basse- Terre fournissent environ 90% du volume prélevé pour l’alimentation en eau potable. En plus des rivières, la retenue d’eau de Gachette à Port- Louis est alimentée par l’eau trans- portée depuis la Basse-Terre.

Il existe également une multitude de bassins et de mares en Grande- Terre et la troisième source d’eau est celle des nappes souterraines. Les rivières les plus sollicitées sont : la Grande Rivière de Capesterre Belle-Eau, la rivière Bananier et la rivière Moustique à Petit-Bourg. Ce sont des rivières qui nécessitent une grande surveillance du fait de leur importance et de leur rôle dans l’ap- port d’eau douce à la population.

La grande majorité des cours d’eau sont caractérisés par un état écolo- gique. Seul 36% des rivières sont considérées en bon état écolo- gique. Le chlordécone a été détecté dans 20 cours d’eau et le pesticide utilisé avant l’arrivée du chlordé- cone a été mesuré dans 11 cours d’eau.

En plus de l’action de l’homme sur son environnement, de temps en temps, on peut avoir des sources de pollution naturelles par exemple, c’est le cas de la rivière de Grande-Plaine, le bassin draine l’ancien coeur du volcan des mamelles qui est caractérisé par des dépôts de minéraux.

Comme vous le constatez, la res- source en eau en Guadeloupe n’est pas en cause. Les problèmes du manque d’eau pour alimenter les foyers, la persistance des tours d’eau imposés à la population sont liés à la mauvaise gestion de ceux qui sont encore aux commandes.

Pour faire avancer le dossier brûlant de l’eau, le ministère des Outre-Mer a repris la main en annonçant ven- dredi 20 novembre, dans un com- muniqué, la création par la loi d’un syndicat unique de l’eau en Guadeloupe d’ici 2021 afin d’amé- liorer la gestion du réseau, qui connaît de sérieux dysfonctionne- ments. Wait and see !