La relance économique après Covid

Les entreprises du BTP guadeloupéennes reven- diquent la préférence régionale au même titre que ce qui est pratiqué en Provence-Alpes-Côte d’Azur ou encore en Corse, avec la préférence régionale légale.

V oilà dix mois que l’écono- mie guadeloupéenne est mise à mal par la situation sanitaire liée au Covid-19.

Tous les voyants sont au rouge, tous les secteurs de la société sont en berne. Parmi les entre- prises déjà en grande difficulté avant la période fatidique, nom- bre d’entre elles ne pourront plus passer le cap de 2021. Elles seront contraintes de déposer le bilan, ce qui, à coup sûr, ne sera pas sans conséquences sur toute la société guadeloupéenne. Et pourtant, le gouvernement Macron Castex, qui promet monts et merveilles, compte sur le règlement des charges sociales et fiscales de ces entre- prises qui n’ont pas pu travailler depuis le mois de mars.

Pour faire face à la période redoutable, le Conseil régional de Guade-loupe, dès le mois de juillet 2020, a lancé une large consultation dans les différentes communes pour mieux cerner leurs besoins. La mobilisation impressionnante du collectif des socio-professionnels du mardi 8 décembre à Gourdeliane Baie- Mahault a certainement servi de détonateur pour précipiter le dévoilement du plan de relance de la Région Guadeloupe, le jeudi 10 décembre 2020. C’est un catalogue de bonnes intentions réparties en huit priorités.

Pour autant, le plan de relance économique présenté par la Région n’a en rien entamé la détermination du collectif des socio-professionnels à se faire entendre. Manifestement, ils n’ont pas été consultés pour l’élaboration de ce document.

La mèche est allumée. Les pro- fessionnels du BTP (bâtiment et des travaux publics) sont trèsremontés parceque les marchés juteux en Guadeloupe leur filent entre les doigts au bénéfice des entreprises venues de l’extérieur. Seules les miettes leurs sont réservées. Ils revendiquent la préférence régionale au même titre que ce qui est pratiqué en Provence-Alpes-Côte d’Azur ou encore en Corse, avec la préfé- rence régionale légale.

Une rencontre entre la collecti- vité régionale et le collectif des socio-professionnels a bien eu lieu le mardi 15 décembre au siège du Conseil régional à Basse-Terre. Après discussions, le BTP qui menait la mobilisation, a obtenu que soit dressé un calendrier de propositions de gros chantiers à venir dans le cadre de la relance économique. Un comité de pilotage sera mis en place pour examiner les diffi- cultés des autres entreprises membres du collectif.

Il est prévu un élargissement du guichet unique pour permettre de traiter la question des dettes fiscales et sociales. Des engage- ments ont aussi été pris par le représentant de l’Etat, dans le cadre du plan France relance qui porte sur la rénovation des bâti- ments propres à l’Etat et la réno- vation thermique des bâtiments publics.

Les socio-professionnels qui ont déjà connu plusieurs annonces de plan de relance restent timo- rés et attendent de voir «le maçon au pied du mur».

Cependant, la véritable demande du BTP reste en sus- pens. Il réclamait la priorité aux entreprises locales sur les gros marchés. C’est une demande qui bute pour l’instant sur le cadre institutionnel et qui nécessite une réponse appropriée.