Port-Louis : Six mois après…

Dans les Nouvelles-Etincelles n°861 du jeudi 09 janvier 2020, le comité de rédaction avait élu le maire de Port-Louis, Victor Arthein, «l’homme de l’année». Ce n’était incontestablement pas une élection partisane mais, une élection qui s’appuyait notamment et objectivement, sur le rapport de la Chambre régionale des comptes, en sa séance du 18 décembre 2019, Avis n° 2019-0172.

L’ équipe en place se garde bien d’en parler, six mois après, à en juger par l’émis- sion «C’Politique» de Canal 10, le 5 décembre 2020 dans laquelle le maire actuel, Jean-Marie Hubert, était l’invité de Yvelise Boisset. Si on se réfère en effet à ce rapport offi- ciel demandé par le préfet, lors de la transmission du budget primitif de 2019, on y relève des contre-vérités exprimées dans la dite émission qui n’honorent pas la noblesse de la politique, donc son auteur.

A l’examen de ce rapport, on note différents «considérant» portant sur :

1) Le plan de redressement fixé par la Chambre

2) Le compte administratif de 2018 et la mise en oeuvre des mesures de redressement (déficit voté : déficit réel ; respect de la trajectoire)

3) Le budget primitif de 2019 et la pérennité de l’équilibre budgétaire(déficit prévisionnel apparent du budget primitif de 2019 ; sincérité des prévisions du budget).

Ce rapport de la Chambre Régionale des Comptes ne peut être plus exhaustif. Il serait judicieux que les administrés s’approprient de tels documents en s’attachant à comprendre quelques grandes lignes, et c’est pourquoi nous nous faisons un devoir de reproduire cer- taines conclusions.

1) «Au 31 décembre 2018, la com- mune a une capacité d’emprunts de 20 M€ ; Elle dispose donc de la pos- sibilité de financer son besoin de financement d’investissement net de l’excédent de la section de fonc- tionnement, qui s’élève à 6,1 M€».

2) «L’arrêté des comptes du budget de 2018 montre que la commune a rétabli son équilibre budgétaire en 2018 conformément à la recom- mandation de la Chambre».

3) «La commune dispose d’une situation financière lui permettant de recourir à l’emprunt en 2019 à hauteur de 2,7 M€ ; Qu’ainsi, elle a la possibilité d’équilibrer la section d’investissement de son budget de 2019 ; Que, dès lors, son bud- get de 2019 doit être considéré comme équilibré».

4) «CONSTATE que le budget de 2019, après correction par la Chambre, est équilibré».

Ainsi, un rapport fort éloquent et élogieux qui souligne, d’une part, la sincérité et l’exactitude des opérations réalisées, tant en fonc- tionnement qu’en investissement, dans l’exécution du budget 2018, d’autre part, le sérieux et la perti- nence des mesures prévues dans le budget primitif de 2019.

Donc une analyse de l’autorité chargée de contrôler le budget des collectivités qui met en relief le travail efficace de l’équipe élue en 2014, sous l’étiquette «ANSANM POU POLWI», con- duite par Victor Arthein.

Les observateurs, politiques ou non, de la gestion des collectivités com- munales en Guadeloupe, compren- nent difficilement que cette équipe n’ait pas obtenu un renouvellement de mandat pour entreprendre dés- ormais, par un rétablissement opti- mum des finances de la ville, une belle politique d’investissement et de développement durable de la commune, conformément à son programme de campagne.

Cependant, le peuple port-louisien a décidé. La nouvelle équipe a dés- ormais tous les moyens et les leviers pour poursuivre très aisément, sans aucune difficulté, ou comme on dit, «san fòsé», le travail titanesque de son prédécesseur.

Le journal Nouvelles-Etincelles maintient cependant et avec force, sa nomination, en faisant du maire «battu», «l’homme de l’année 2020» et en félicitant toute son équipe pour avoir pris courageuse- ment la charge de la commune, dans une situation lamentable, avec un déficit de 6 273 081 €, donc, sans aucune marge de manoeuvre d’investissement et d’emprunt.

Victor Arthein aura assurément l’occasion de prendre la parole dans nos colonnes, le moment venu, sur certaines accusations qu’il considère comme étant mensongères et certaines actions fomentées voire téléguidées, qui ont desservi sa réélection. Si tel s’avère le cas, ce serait évidem- ment condamnable car, «il faut rendre à César ce qui appartient à César». Les élus politiques ne doi- vent pas tomber dans le discrédit, en adoptant le principe combien honteux : «Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose» !