20 DECEMBRE 1920 - 20 DECEMBRE 2020 CENTENAIRE DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS

DISCOURS DU SECRETAIRE NATIONAL FABIEN ROUSSEL (Extraits)

En 2020, nous r etournant sur le siècle écoulé, nous pouvons en être sûrs : le combat des communistes sert à quelque chose.

Il a contribué à gar- der ouvertes les portes de l’avenir lorsque l’horizon paraissait bouché.

Il s’est engagé dans la Résistance, à l’image d’un Manouchian, d’un Rol Tanguy, d’une Martha Desrumeaux ou d’une Danielle Casanova et de tant d’autres.

Sans le PCF, le rassemblement de la gauche aurait-il vu le jour en des moments cruciaux ?

Y aurait-il eu le Front populaire et le programme du Conseil national de la Résistance ?

Oui, le Parti communiste est indissocia- ble de grandes conquêtes telles que les congés payés en 1936 ou la Sécurité sociale en 1945.

C’est le ministre CGTiste et commu- niste Ambroise Croizat qui crée notre système de retraite par répartition.

C’est le député communiste Fernand Grenier qui dépose le 24 mars 1944 l’amendement qui inscrit dans la loi le droit de vote des femmes.

Nous avons été d’ailleurs le premier parti à présenter des femmes en posi- tion éligible, dès 1925, alors qu’elles n’avaient pas le droit de vote. Je pense aux 17 députées femmes commu- nistes et à Marie-Claude Vaillant- Couturier parmi les 33 premières femmes députées en 1945.

C’est Etienne Fajon, autre député com- muniste, qui proposera en 1946 de gra- ver dans le marbre de notre Constitution la laïcité.

Il faudrait aussi évoquer 1968 et le rôle majeur des communistes, au coté des syndicats et de la jeunesse dans les conquêtes sociales du printemps dont une hausse du Smic de 35%, et la conquête de nouveaux droits pour les salariés à l’entreprise !

Comment ne pas évoquer 1981 et la victoire de la gauche grâce au score de 15% de Georges Marchais avec un pro- jet ambitieux pour le monde du travail q ui fit gagner la semaine de 39 heures, la retraite à 60 ans et de nombreuses nationalisations, notamment du sec- teur bancaire. Quelle erreur historique de ne pas avoir poursuivi ces réformes avec le tournant de la rigueur choisi par Mitterrand, en 1983.

Comment ne pas évoquer notre enga- gement internationaliste, pour la défenses des peuples et de leur droit à déterminer leurs propres choix : Oui, nous sommes fiers d’avoir été de ceux qui, très tôt, ont défendu la décolonisa- tion, l’indépendance de l’Algérie, se sont engagés contre les guerres d’Indochine et du Vietnam ou pour mettre fin au terrible régime de l’apar- theid en Afrique du Sud avec la libéra- tion de Nelson Mandela.

C’est d’ailleurs le même engagement que nous avons aujourd’hui pour demander la libération de Marwan Barghouti, le député palestinien enfermé dans les geôles israéliennes, ou pour mettre fin au blocus contre le peuple cubain.

C’est d’ailleurs aussi au nom du respect de la souveraineté des peuples que nous avons, dès 1979, décidé de nous engager contre cette Europe libérale, contre ces traités européens qui sou- mettent les peuples aux exigences des marchés financiers et bradent leur indépendance dans une soumission de plus en plus poussée à l’Alliance atlan- tique.

Cent après sa création, nous sommes encore une force incontournable dans tout le pays, une des premières avec nos 50 000 adhérentes et adhérents, nos 660 maires et nos milliers d’élu-es locaux, départementaux, régionaux, nos députés, sénateurs, sénatrices et cet engagement, cette présence, sur tout le territoire, dans les villes comme dans les villages.

Et vous pourriez bien être surpris par notre renforcement dans les années qui viennent.

Car jamais les inégalités, les injustices, les espoirs d’un monde de justice, de paix, de fraternité, écartant les menaces climatiques, préservant la pla- nète, jamais ces colères et ces espoirs n’ont été aussi forts.

Oui, le communisme est d’actualité. Il est même, pensons-nous, la réponse pertinente à un système économique qui menace la civilisation humaine comme le climat. Et c’est parce qu’il est, plus que jamais, le mouvement «de l’immense majorité au profit de l’immense majorité», ainsi que le définissaient Marx et Engels, que n ous voulons nous projeter vers l’avenir.

Car tant que la pauvreté, les guerres, les inégalités, le racisme, ou les catas- trophes climatiques marqueront les peuples, en les opposant, en les divi- sant, en les poussant à l’exode, nous serons là, toujours là, pour défendre les plus humbles, pour faire respecter la dignité de chaque individu, pour faire avancer l’émancipation humaine, pour défendre la Terre, l’air et la mer.

Notre idéal de justice sociale est d’une criante actualité.

Et notre combativité est intacte pour conquérir, avec le monde du travail, de nouveaux droits, de nouvelles protec- tions, de nouvelles conquêtes sociales.

En cette année 2020, nous portons l’objectif pour notre pays d’éradiquer le chômage et la pauvreté, de garantir à chacun un emploi, une formation, un salaire tout au long de sa vie.

Oui, notre combativité est intacte pour porter l’espoir d’un projet de société plus humaine, sociale, véritablement écologiste et pleinement féministe.

Ce 21ème siècle a grand besoin de rup- ture et de nouveauté. Pour tourner enfin la page des dominations de toutes sortes, celle du capital, celles sexistes, racistes, homophobes qui subsistent encore.

Nous avons en nous, 100 ans après, cet ADN de la combativité, de l’indignation face aux inégalités, le même engage- ment honnête, sincère.

C’est le capitalisme qui a fait son temps. Une nouvelle ère doit s’ouvrir. Et le communisme est le nom de cet espoir pour l’humanité.

Ce qui est urgent aujourd’hui, c’est de passer d’une civilisation de l’argent roi à une civilisation de l’humain et de la pla- nète d’abord. Bon anniversaire aux communistes d’hier, à celles et ceux d’aujourd’hui…

…Et à ceux de demain car, répétez-le autour de vous, nous avons besoin de chacune et de chacun, pour sortir enfin de ce monde à l’envers, pour ouvrir une nouvelle ère, celle de l’être humain et de son bonheur.