Kilti sé politik

«Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière aura été empoisonnée, le dernier poisson pêché, alors on saura que l’argent ne se mange pas».

N ous sommes tous sensibles à ce cri d’alerte qui signi- fie que si nous ne pre- nons pas les mesures adaptées, bientôt il sera trop tard. Car, en dépit d’une élévation certaine de la prise de conscience citoyenne, même si les mouve- ments sociaux s’organisent et malgré les rodomontades de certains gouvernements, des institutions internationales et autres grandes entreprises, la crise écologique semble mener l’humanité dans une impasse.

Dire le constat des lieux n’est point catastrophisme ou fatalisme mais montre bien que les déchets inondent la planète, les catas- trophes naturelles et sanitaires augmentent, le réchauffement du climat se confirme, la perte de la biodiversité se poursuit…l’eau douce devient denrée rare.Cette situation, depuis tantôt, a provoqué l’émergence dans le «larel» politique, d’une cer- taine vision et d’un traitement libéral de l’écologie. Et l’on voit fleurir, çà et là des slogans verts, arguments électoralistes p ar excellence si l’on se réfère au peu d’impact sur la réalité des choses.

Bien sûr, les changements de comportements individuels, les expérimentations et autres pra- tiques collectives participent de la p rise de conscience citoyenne et tracent des pistes.

Mais on fait des «coups écologi- ques». Et les discours s’imprègnent d’expressions «propres» telles fis- calité verte, agro carburant, éco- nomie verte... L’alibi écologique est devenu le pilier d’argumen- taires de campagne électorale.

S’il est dit qu’on ne peut pas faire de l’écologie sans faire de politique, cela n’induit point qu’il faille faire de l’écologie sa politique.

En vérité, le combat pour l’environ- nement est indissociable des r evendications qui font le lien avec la question sociale, avec la lutte des exploités et opprimés pour une redistribution des richesses.

E n effet, la crise que nous vivons met en évidence l’incapacité de ce système à produire autre chose q ue cette course au profit qui nous est imposée garantissant en per- manence les intérêts écono- miques particuliers au détriment des besoins collectifs.

Une solution durable et réelle implique donc un changement radical du mode de production, de distribution et de consommation actuels en rupture totale avec la logique capitaliste qui porte en lui la destruction de la planète. Il s’agit donc d’un problème éminemment idéologique et politique.

Il faut bien comprendre qu’il n’y aura pas d’écologie véritable sans une remise en cause politique et une autre optique sociétale.

Alors les vrais acteurs de ce chan- gement avec en tête les popula- tions les plus vulnérables, doivent tordre le cou à ces beaux discours, à ces bonnes intentions, à ces accords internationaux non res- pectés pour inscrire leur implica- tion dans la lutte contre toutes ces pratiques consuméristes qu’impose le néolibéralisme.

Dans notre pays, la sauvegarde passe par une prise en mains par les fils et les filles du pays, de notre destinée. Une responsabi- lité portée et garantie par un pou- voir politique domicilié qui nous permette de défendre, de proté- ger et de valoriser «sa ki tannou» au service des intérêts bien com- pris de notre peuple, du dévelop- pement intégré et de l’aménage- ment durable de nos territoires.