Pas d’élection dans l’eau !

A l’approche des élections régionales et départementales de cette année, on sent déjà les premiers soubresauts de la division de la classe poli- tique guadeloupéenne.

D epuis 1983, le conflit de l’eau a pris nais- sance dans la com- mune de Capesterre Belle-Eau entre les usagers, la municipa- lité et le syndicat des eaux, le Siaeag, portant sur la distribu- tion, la facturation, la qualité et la gouvernance de l’eau.

Ce conflit s’est élargi en 2018 à tout le pays et a pris l’allure du scandale du siècle en Guadeloupe. Trente-huit ans après, nous pataugeons tou- jours dans la boue.

Plusieurs personnalités po- litiques, à des fins électora- listes, ont utilisé la probléma- tique de l’eau comme cheval de Troie pour ga-gner les élec- tions et ont été incapables de tenir leurs engagements.

Aujourd’hui encore, la Guadeloupe vit au rythme des tours d’eau, comme en temps de guerre.

Nul n’est sensé ignorer que l’eau figure parmi les res- sources indispensables au développement, que c’est aussi un aliment indispensable à la vie, donc tous ceux qui se présenteront en sauveur suprême s’attendront à rece- voir la confiance des électeurs en souffrance. Le règlement de la problématique de l’eau ne doit en aucun cas faire l’ob- jet de chantages ou de trac- tations politiques car c’est de l’intérêt général qu’il s’agit.

C’est regrettable de constaterque les joutes politiques autour de la question de l’eau, soulèvent autant de carences. Deux propositions sont sur la table : une venant des élus locaux qui ont été validé à l’ex- ception de Cap Excellence. Elle propose la création d’un Syndicat mixte ouvert (S MO ) qui est sensé prendre effet le 1 er septembre 2021. L’autre, un Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainisse- ment de Guadeloupe (S MGEAG ), proposition de loi portée par deux parlemen- taires de La République en Marche, Justine Bénin et Dominique Théophile.

Cette deuxième proposi- tion qui ne rencontre pas l’adhésion des élus locaux est ressentie comme une remise en cause de leur capacité à pouvoir mener à bien les affaires du pays.

A l’approche des élections régionales et départemen- tales de cette année, on sent déjà les premiers soubresauts de la division de la classe poli- tique guadeloupéenne.

C’est une lutte d’influen-ce pour le contrôle de la nou- velle structure unique de gestion de l’eau en Guadeloupe.

Il est immoral, en vérité, d’uti- liser le problème de l’eau comme levier pour gagner les élections, alors que le peuple est dans une souffrance insup- portable qui n’a que trop duré.