COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU COLLECTIF D’AVOCATS DE LA FAMILLE DE M. CLAUDE JEAN-PIERRE

Le jeudi 14 janvier dernier, nous tenions une confé- rence de presse pour informer la population de l’état d’avancée du dossier de l’instruction. Cette confé- rence suscitait la sortie de réserve du Parquet.

CE QUE NOUS, AVOCATS, AVONS VU

Les images de la vidéoprotection que nous avons visionnées ne montrent pas de véhicule zigzaguant mais :

• UN véhicule qui se gare calmement au niveau de l’abri bus et une voiture de gendarmerie qui se gare juste derrière

• DES gendarmes qui descendent de ce véhicule et soumettent M. Claude Jean-Pierre à un contrôle d’al- coolémie par éthylotest.

• ON voit un homme calme, qui discute avec les gen- darmes, et qui n’est ni violent ni menaçant.

Il est demandé à M. Jean-Pierre d’avancer son véhi- cule et de le garer à quelques mètres, ce qu’il fait en se garant juste derrière un véhicule de type grand utilitaire.

Monsieur Jean-Pierre ouvre même la portière côté conducteur, pose sa jambe gauche au sol et discute avec les gendarmes.

IL N’Y A AUCUNE NOTION DE FUITE ET ENCORE MOINS DE VIOLENCE DE LA PART DE M. CLAUDE JEAN-PIERRE

D’ailleurs, il ressort des images qu’une seconde voi- ture de gendarmerie arrive sur le lieu du contrôle semblant faire une ronde, que lorsqu’elle se trouve à hauteur du véhicule de M. Claude Jean-Pierre, l’un des gendarmes mis en cause se rapproche du véhi- cule et discute avec ses collègues qui partent très rapidement et simplement sans même descendre de leur véhicule.

Si M. Claude Jean-Pierre, avait été violent ou résis- tant, il est ÉVIDENT, qu’ils seraient rester en renfort. Tel n’est pas le cas.

Au bout de quelques minutes alors que son véhicule est à l’arrêt, les images établissent que M. Claude Jean-Pierre est extrait violemment de son véhicule par les deux gendarmes qui l’ont contrôlé dont l’un est parti au préalable, mettre son gilet pare-balle.

On voit que la partie supérieure du corps de M. Claude Jean-Pierre coince, qu’il est tiré violemment de l’intérieur vers l’extérieur de son véhicule qui fait un soubresaut lors de l’extraction et qu’il tombe immédiatement au sol inerte.CE QUE NOUS AVONS ENCORE VU

Pendant que l’un des gendarmes retourne à leur véhicule, le second soulève M. Jean-Pierre alors qu’il est déjà allongé au sol inerte. Lors de ce geste, la tête de Claude heurte le sol.

M. Jean-Pierre reste allongé au sol pendant de longues minutes. Des badauds approchent.CE QUE NOUS SAVONS

Le médecin légiste ayant visionné les images déclare que la luxation cervicale C4-C5 constatée au CHU est compatible avec les conditions de l’extraction. Des compléments d’autopsie portant notamment sur l’étude anatomo-pathologique sont attendues pour la fin du mois.

LE COLLECTIF D’AVOCATS ENTEND RAPPE- LER QUE :

- Toute personne appréhendée est placée sous la protection des gendarmes et doit être préservée de toute forme de violence et de traitement inhumain ou dégradant.

- Les gendarmes ayant la garde d’une personne appréhendée doivent être attentifs à son état phy- sique et psychologique et doivent prendre toutes les mesures possibles pour préserver la vie, la santé et la dignité de cette personne.

- Les gendarmes ne doivent employer la force que lorsque c’est nécessaire et de façon proportionnée au but à atteindre ou à la gravité de la menace.EN RÉSUMÉ, NOUS AVOCATS, AVONS VU

• Une victime qui n’était ni violente ni même excitée

• Une extraction de véhicule à un moment où il n’y avait AUCUN risque de fuite puisque la portière côté conducteur était ouverte et de la victime avait sa jambe gauche posée au sol.

• Une extraction d’une violence disproportionnée par rapport au comportement de la victime.

• Un choc de la tête de la victime sur la portière et une chute au sol de la victime dans la réalisation de l’extraction, à l’issue de laquelle la victime sera para- lysée des quatre membres (tétraplégique) ainsi qu’il ressort des constatations faite à son arrivée au CHU.Pointe-à-Pitre, le 19 janvier 2021 Le Collectif des avocats