L’UDE-MEDEF Guadeloupe Face à la presse et à la Guadeloupe

Le vendredi 14 janvier, au siège du MEDEF à Jarry, le président de l’UDE-MEDEF Guadeloupe, Bruno Blandin, entouré de membres de son bureau et du président délégué du MEDEF France, Monsieur Patrick Martin ont fait face à la presse et à la Guadeloupe dans une conférence qualifiée de «sans langue de bois».

En ouverture de cette ren- contre, d’une tonalité nouvelle les dirigeants des entreprises ont notamment déclaré :

Bruno Blandin :Le MEDEF national est avec nous et nous sommes avec l’ensemble des entreprises, pour sauver l’économie du pays et permettre à tous les secteurs d’activité de redémarrer. Nous alertons les pouvoirs publics pour qu’ils prennent les dispositifs de soutien adaptés. Nous faisons vivre le dialogue social.

Patrick Martin :Je crois beaucoup aux rapports humains. La qualité du dialogue avec le gouvernement n’a jamais été aussi bonne. Je prends pour preuves le prêt garanti par l’Etat (PGE),l’activité partielle, en particulier dans la restauration, le tourisme, tout ce qui touche à la relance. La situation financière des entreprises du MEDEF reste robuste. Depuis le 8 mars, il y a une bonne qualité de dialogue social au niveau national. On sou- haite renouer les discussions sus- pendues à cause de la crise sur l’assurance et les retraites.

A la suite de cette introduction les dirigeants du MEDEF ont répondu à différentes questions de la presse :

SUR LA SITUATION DES SEC- TEURS CULTURELS ET EVENE- MENTIELS

Le contrat de recrutement en alternance pour les apprentis- sages a été ultra positif. Il y a eu une très forte progression des contrats d’alternance, surtout d’apprentissage et de profession- nalisation, à la rentrée 2020.

Résumés de réponses à différentes questions :

Patrick Martin :C’est le flou total dans les secteurs culturel et évène- mentiel. On demande avec insis- tance au gouvernement la prise en charge à 100% des activités par- tielles. Des entreprises guadelou- péennes n’atteignent pas le seuil de déclenchement d’aide sur la base de la perte du chiffre d’affaires, compte tenu des confinements et couvre-feux qui n’ont pas été aussi chroniques qu’en d’autres régions.

Angélique Chaulet, Présidente de la Commission développe- ment durable et biodiversité de l’UDE-MEDEF Guadeloupe :C’est vrai qu’à certains moments on n’était pas confiné, mais on n’avait pas de clients. On a choisi d’ouvrir juste le week-end pour que les Guadelou-péens puissent venir visiter notre parc. Mais il a fallu assurer l’entretien et l’alimenta- tion des animaux, avec un effec- tif restreint durant la semaine. Financière-ment c’était compli- qué mais on n’avait pas le choix.SUR LA SITUATION DANS LE SEC- TEUR DU TOURISME

Bruno Blandin :L’ensemble de la filière touristique et tout ce qui en découle, sont en péril. La filière tou- ristique a redécollé vers le 15 décembre. Les mois de janvier, février, mars risquent d’être bons. Au niveau de la grande distribution, on fait un mois correct. Le BTP et tout le reste de la construction continue son chemin, avec le concours de la Région et les aides apportées aux TPE et PME.

Les nouvelles mesures prises par le préfet Rochatte pour réduire la pénétration du virus en Guadeloupe et les cris de colère des entreprises guadeloupéennes, notamment le BTP, battent en brèche ce bel opti- misme du président de l’UDE MEDEF.SUR LE PLAN DE RELANCE

Patrick Martin :Concernant le plan de relance, nous avons demandé à la Région Guadeloupe de faire vite. Même si la Région n’est pas principalement concer- née, il faut que les collectivités, les hôpitaux, règlent leurs dettes vis- à-vis des entreprises.

Bruno Blandin : Ce plan de relance, notamment de la Région, doit être effectif. L’inertie peut nous mettre au bord du précipice.

Le journal Nouvelles-Etincelles a interrogé sur : la possibilité pour les e ntreprises de tenir pour assurer la relance, compte tenu de leur «robustesse» dixit le président d élégué du MEDEF France ; L’avenir du tourisme ; La nécessité de repenser le modèle économique sur la base du jardin créole ; Le pro- blème de l’eau ; Les difficultés des étudiants à trouver un stage en entreprise ; L’embauche de jeunes diplômés : Le dialogue social ; La nécessité d’un pouvoir politique domicilié en Guadeloupe.

A ces questions le président Blandin a répondu : Beaucoup d’en- treprises ont bénéficié du Prêt Garanti par l’Etat (PGE) qu’il faudra rembourser. Je vais demander au gouvernement la transformation de ce PGE en une subvention, car ces entreprises doivent véritable faire face au non-paiement des dettes par les collectivités.

Concernant le jardin créole et notre vision du développement de l’éco- nomie que j’ai présenté aux prési- dents des Conseil départemental et régional, et à la presse, en décem- bre, il s’agit d’un véritable projet de développement économique et politique pour construire notre Guadeloupe à l’horizon 2030.SUR LA QUESTION DE L’EAU

Le MEDEF, effectivement, n’a jamais pris position sur le problème de l’eau et le fera dans une visiocon- férence programmée avec l’Assem- blée nationale. Les politiques ont mal géré ce dossier depuis six ans. L’Etat a sa part de responsabilité mais, dans ce projet, si vous n’em- barquez pas l’Etat, vous n’aurez pas le financement.

SUR LA DOMICILIATION D’UNPOUVOIR POLITIQUE EN GUA- DELOUPE

S’agissant de la domiciliation d’un pouvoir politique, le monde éco- nomique doit participer au déve- loppement de son territoire. Le changement doit passer par l’en- treprise, par l’économie. Nous sommes déjà très en phase avec notre président de Région.LE DIALOGUE SOCIAL

Le dialogue social n’existe que si on est ensemble. Nous rencontrons de temps en temps beaucoup de syndi- cats. Je n’ai jamais refusé un rendez-vous. J’ai toujours sollicité des ren- dez-vous mais, il faut qu’on me les d onne. Les conventions collectives, obligatoires, depuis deux, trois ans dans les Dom, sont là pour rapporter l a réalité des relations entre le per- sonnel et le monde de l’entreprise.LA SITUATION DES JEUNES

U n de mes principaux axes a été le chômage des jeunes. Nous avons monté avec l’Etat, le Département, la Région, le Pôle Emploi, le «Pacte pour l’emploi des jeunes», signé à la fin du règne du Président Hollande. En l’espace de huit, neuf mois, les entreprises ont embauché 12 600 jeunes. Nous réfléchissons avec l ’Etat, comment fusionner les aides pour permettre particulièrement aux TPE-PME, de remettre en place ce Pacte. Donc notre valeur pre- mière, c’est permettre aux jeunes d e s’exprimer et de prendre le relais. Les jeunes ne reviennent pas sou- vent à cause de leur situation fami- liale déjà établie et trouvent parfois aussi le marché guadeloupéen trop petit. Cependant, quand je vois des jeunes en Guadeloupe qui créent leur entreprise, je reste optimiste. Quand le territoire va retrouver de l’attractivité, les jeunes vont revenir.