Bilan démographique 2018 La Guadeloupe perd des habitants

Comme à chaque début d’an- née, l’Insee dresse le bilan démo- graphique. Des chiffres collectés en 2018 et qui affichent une perte d’habitants selon le direc- teur de l"Insee Guadeloupe.

La Guadeloupe marquée par des taux très élevés de croissance de la population, a connu un fort ralen- tissement démographique et même une décroissance ces der- nières années. La population de la Guadeloupe est estimée à 379 710 habitants au 1 er janvier 2020.

En 10 ans, le pays Guadeloupe a perdu 23 700 habitants, soit l"équi- valent de la ville de Sainte-Anne. L"archipel se vide de sa jeunesse et sa population vieillit. Le déclin risque malheureusement de se poursuivre, puisque les causes sont identifiables, mais peu de mesures sont prises pour freiner l’hérésie.ALORS, QUELLES SONTLES CAUSES ?

Le vieillissement de la population et l’émigration très forte des jeunes à l’étranger, afin d’y étudier et y cher- cher un travail qu’ils ne trouvent souvent pas sur place, sont les fac- teurs principaux de cette baisse.

Les émigrations, plus que la baisse de la fécondité, sont la principale cause de ce phénomène. Au pro- blème du nombre d’individus quit- tant ces territoires se pose celui de leur profil particulièrement sélectif puisque ce sont des jeunes natifs les plus diplômés qui quittent le terri- toire généralement dans une pers- pective de long terme.

Les taux de migration négatifs qui affectent principalement les jeunes de moins de 30 ans contri- buent à réduire le nombre de jeunes femmes en âge de pro- créer et expliquent pour beau- coup la baisse de la natalité.

L’absence de perspectives d’emploi explique pour beaucoup le départ de ces jeunes adultes qui privilé- gient un départ en France ou à l’étranger pour les études ou un travail, s’installent durablement hors du territoire. L’émigration recompose fortement les popula- tions restées sur place en ampu- tant les classes d’âges des jeunes actifs et des plus diplômés.

Dans ce contexte de faibles dyna- mismes démographiques et économiques, les transferts sociaux constituent un «filet» de sécurité nécessaire pour les plus éloignés du marché du tra- vail et les retraités à faibles reve- nus et se pose la question de la durabilité du modèle de dévelop- pement de ces territoires.UN VIEILLISSEMENT CONTINUDE LA POPULATION ET DAVANTAGE DE DÉCÈS

Le vieillissement de la population guadeloupéenne résulte de la fai- ble natalité. Le retour des jeunes expatriés se fait de plus en plus tardif accentuant ainsi le proces- sus de vieillissement.

Le nombre de décès continue de progresser. En 2018, on compte 3260 décès. C’est 4,2% de plus qu’en 2017. Le taux de mortalité infantile (décès avant l’âge d’un an) restant très élevé.

Mais, à l’analyse, les données de l’Insee mettent en exergue cette volonté manifeste, d’instaurer une politique de génocide par substitu- tion mise, organisée par l’Etat colo- nial et qu’il convient de dénoncer.

L’exode massif de nos jeunes est sans perspective de retour. Le vieillissement et ses enjeux en termes de prise en charge des personnes âgées et dépendantes pourraient constituer une oppor- tunité en termes de développe- ment économique et d’emploi. Faut-il encore qu’une politique volontariste soit mise en place.

Dès lors, c’est toute la question de la stratégie de développe- ment du pays Guadeloupe qui reste posée et par delà la prio- rité à l’emploi de nos jeunes dans le pays.

Le risque encouru par ce départ massif de jeunes, c’est le que le Guadeloupéen devienne minori- taire dans son pays, d’où l’impé- rieuse nécessité de repenser le modèle de développement et une reconcentration sur nos vraies valeurs et notre propre réalité.