Les marchés dans l’histoire de la ville de Pointe-à-Pitre

La ville de Pointe-à-Pitre, d’une superficie de 2,66 km 2 , soit 266 hectares, est la plus petite ville de l’archipel guade- loupéen. Jusqu’à nos jours, Pointe-à-Pitre est encore considérée comme capitale économique de la Guadeloupe même si elle a été vidée d’une grande partie de ses entreprises, lesquelles ont été transférées dans la zone industrielle de Jarry commune de Baie- Mahault pour la plupart pour de multiples raisons, notamment l’exiguïté du territoire.

En revanche, la ville de Pointe-à-Pitre renferme en son sein pas moins de six marchés, tous très populaires. Suite à la crise engendrée par la Covid-19, pratiquement toutes les activités commerciales étaient à l’arrêt. Les marchés maraîchers ayant vocation à jouer un rôle cata- lyseur dans les communes, pour en savoir plus, nous avons pris l’at- tache de M. Jean-Marc Soukaï, de la nouvelle majorité pointoise, élu à l’organisation des marchés de la ville, avec délégation de la poli- tique de la ville et de la vie asso- ciative, vice-président de la com- mission du territoire et membre permanent du Centre communal d’action sociale (CCAS).

En fait, les marchés sont des lieux de vie, des espaces où les gens se rencontrent, où ils font connais- sanceet établissent des liens de confiance entre vendeurs et consommateurs. Les marchés sont des lieux où circule l’informa- tion de bouche à oreille. C’est un lieu de vie, un vecteur social et un pourvoyeur d’emplois.

Jean-Marc Soukaï que nous remer- cions, nous a présenté les différents marchés de la ville

. Sa présentation a été complétée par d’autres anciens ayant vécu à Pointe-à-Pitre durant de longues décennies.

Tout d’abord, il y a le marché à Man Réau qui jouxte le cime- tière. C’est un marché qui vend un peu de tout mais surtout les fruits et légumes du terroir.

Le marché Sabin Ducadosse situé à Bergevin s’ouvrira au public, le jeudi et le dimanche. Crise sanitaire oblige, le marché de Bergevin n’est pas encore opérationnel.

Quant au marché de La Darse situé dans le prolongement de la place de la Victoire, des fruits et légumes y faisaient le bonheur des consom- mateurs venus des quatre coins de l’île lors de l’arrivée des marchandes de Marie-Galante par bateaux ou par «barges» (voiliers en bois à moteur ou à voiles), quand cette grande galette constituait encore l’un des greniers de la Guadeloupe dite continentale. En plus, ce mar- ché était mixte avant sa dernière rénovation puisqu’il y avait une halle aux poissons et à quelques dizaines de mètres, à la rue Lethière, une halle à viande,transférée par la suite, dans le marché central. De nos jours les pêcheurs vendent leurs poissons en bordure du quai de La Darse.

Profitant de la crise liée au Covid-19, le grand port maritime de la Guadeloupe qui n’avait pas de convention avec la ville de Pointe-à- Pitre, a profité pour faire un net- toyage sur son domaine en chas- sant tout le monde. D’après l’élu en charge des marchés, la nouvelle majorité conduite par le maire Harry Durimel serait en pourparlers avec le grand port maritime pour mettre les choses dans les règles. Le nouveau projet qui rentre dans le cadre de Karukera-Bay, c’est la réhabilitation de la halle aux pois- sons avec le concours du grand port maritime, de la ville et de la Semsamar. Il est prévu qu’il y ait un drive, d’autre part, les acteurs de la mer pourront faire du pois- son sous vide. L’aménagement préconisé mettra l’accent sur l’hygiène et le sanitaire.

A quelques encablures de là, se trouve le marché central ou grand marché, couramment appelé mar- ché Saint-Antoine (à l’origine, c’était l’enseigne d’un magasin qui se trouvait à proximité du marché). Ce marché central a été transformé en marché aux épices depuis quelques décennies. On y vend des épices et des souvenirs. C’est où ont été dispatchés plus récemment les acteurs du marché de La Darse, avec beaucoup de difficultés.

P armi les différents marchés de la ville, on note celui des fleurs, situé devant la cathédrale Saint-Pierre et S aint-Paul, spécialisé dans la vente de fleurs et qui est beaucoup plus récent que les autres.

Sur les marchés maraîchers, se ren- contrent et s’harmonisent une éco- nomie à la fois légale et solidaire.Il y a les professionnels qui cohabi- tent avec les personnes au revenu modeste qui viennent écouler, le plus souvent le s amedi, leurs marchandises venant de leur jardin créole.

P our avoir plus de visibilité sur la vie des marchés, la nouvelle majo- rité municipale a créé une com- m ission ad’hoc, chargée d’attri- buer les places sur le domaine public mais aussi pour faire évo- luer les marchés de la ville. Pour le moment, se pose le pro- blème récurrent des toilettes sur les marchés que la commis- sion doit solutionner.

Enfin, une brigade sera dédiée aux marchés afin de venir en r enfort au service économique.

Jean-Marc Soukaï invite la popu- l ation guadeloupéenne à se ren- dre sur les différents marchés qui sont sécurisés.