Congrès Extraordinaire de la Confédération Générale du Travail de la Guadeloupe (C.G.T.G.)

Le samedi 18 avril 2015, la Confédér ation Génér ale du T ravail de la Guadeloupe a tenu sonCong rès Extr aor dina ire, à Baie-Mahault, pour débattre des conséquences de la l oi du 20 août 2008 et surtout pour se prononcer sur la proposition d'a f filiation de la C .G .T ou pas.

Les lois 2008-789 du 20 août 2008 et 20101215 du 15 octobre 2010, dites de «Rénovation de la démocratie sociale et réforme du temps de travail» ont modifié, substantiellement, les conditions de la représentativité syndicale. Ainsi, pour êtr e r econnue r eprésentative au niveau national (français) en tant que Centrale syndicale, il faut recueillir 8% des suffrages valablement exprimés, toujours au niveau national (français). En Guadeloupe, mathématiquement, la population active du pays n'atteint pas les 8% fatidiques. La loi du 20 août 2008 a r endu caduc le pr otocole de coopération que la CGT. La Guadeloupe a signé, le 1er mai 2001 à Marie-Galante, avec la C.G.T. France. Ce protocole réitérait les rapports de coopération, d'entraide et de solidarité avec la C.G.T.F., déjà définis dans un premier protocole datant de... 1963 qui affirmait la relation fraternelle qui devait régner au sein de la grande famille ouvrière et confédérée. Pour contourner ces lois scélérates, laC

.G.T .F. a proposé à la C.G.T.G. une affiliation directe.

- Considérant que, le 26 octobr e 1961, les dirigeants prenaient la décision d'enterrer définitivement l'Union Départementale CGT de Guadeloupe pour créer la Confédération Général du Travail de la Guadeloupe ; - Considérant qu'à compter de ce jour là, la CGTG devenait indépendante de la CGT de France ; - Considérant que, depuis le 26 octobre 1961, la CGTG s'est toujours battue sur le terrain pour faire reconnaître son indépendance et sa représentativité ; - Considérant que les lois, en question, ont une visée « syndicidaire » c'est-à-dire contraignant les organisations syndicales à une concurr ence malsaine et mortifère. - Considérant que cette une loi qui défait une autr e, obligeant à une orientation de lutte politique en conséquence et parallèlement au combat syndical.

A la majorité des déléguéscongr essistes présents, le CongrèsExtraordinaire a décidé que la Confédération Générale du T ravail de la Guadeloupe REFUSE TOUTE AFFILIATION A LA C.G.T.F.

D'or es et déjà, forte, de ses 53 ans d'existence, elle a réaffirmé sa détermination :

à se donner tous les moyens pour faire reconnaître sa représentativité territoriale et sa souveraineté.

à porter et à assurer la défense générale des intérêts pr ofessionnels, économiques et sociaux des travailleurs actifs et r etraités, tant sur le plan matériel que sur le plan moral, tel que cela est clairement défini dans son statut et réaffirmer à chacun de ses congrès. Un appel à été lancé afin que les fédérations, les syndicats et l'ensemble du mouvement syndical, à tous les échelons, mettent tout en œuvre pour promouvoir des droits démocratiques nouveaux et mener l'action dans l'indépendance absolue à l'encontre du patronat, des gouver nements, ou des autr es gr oupements extérieurs. Il s'agit, aussi, de déterminer la position CGTG au cours des discussions pour la réalisation de l'unité syndicale. Déjà, en participant massivement au 1er mai Journée Internationale de luttes des travailleurs à Sainte- Rose, a martelé le Secrétair e Général de la Confédération Général du Travail de Guadeloupe -Jean-Marie Nomertin, ce sera la plus belle riposte pour continuer à dénoncer les mesures antisociales : l'A.N.I, Loi Macron, les salaires impayés, la répression, la précarité, les licenciements…

Toutefois, une évidence se pointe de manièr e urgente à l'horizon : la mise en place de r encontres pour créer de nouveaux liens de solidarité, de coopération, sur des bases de respect mutuel avec la classe ouvrière et ses représentants dans le bassin de la Caraïbe, en Guyane, en France mais aussi dans le monde. Il ne s'agissait pas, lors des débats de ce Congrès, d'interventions modifiant ce qui fait l'essence du statut confédéral et de ses organisations c'est-à-dire :

- De contribuer à la lutte d'ensemble des salariés pour la suppression de l'exploitation capitaliste et de l'oppression coloniale par la socialisation des moyens de production et d'échange, un essor de la démocratie et des libertés à tous les niveaux de la vie du pays, y compris dans la gestion ainsi que la reconnaissance, du droit du peuple guadeloupéen àl'autodétermination. - De se réserver le droit de répondre favorablement ou négativement aux appels qui lui seraient adressés par d'autr es gr oupements en vue d'une action déterminée. - De se réserver également le droit de prendre l'initiative de collaborations momentanées, estimant que la neutralité de la CGTG à l'égard des partis politiques ne saurait impliquer son indifférence àl'égar d des dangers qui menaceraient les libertés publiques comme les réformes en vigueur ou à conquérir . - De s'opposer à toutes les formes d'oppr ession et d'asservissement économique, social et cultur el, notamment en ce qui concer ne le colonialisme, le racisme, la xénophobie, le sexisme, l'homophobie.

Plus que jamais la CGTG devra travailler au rassemblement de ses militants et de ses bases organisées afin que tous ils soient sur le pont pour fair e face aux détracteurs de tout bord et relever le défi pour maintenir son indépendance et sa souveraineté y compris par des actions juridiques de grandes envergures sans se priver du droit de les porter notamment sur le plan international.

Souhaitons bon vent à la CGTG pour réussir dans la construction de ce rapport de for ces, combien nécessaire pour la défense des droits humains, continuellement foulés au pied par les profiteurs, les tenants du capital et leurs suppôts locaux.