Le Moule : Un hommage aux martyrs du 14 février 1952

Comme chaque année depuis ce massacre historique par les forces de répression coloniale composées de CRS (Compagnie républicaine de sécurité) et de gendarmes, les Communistes guadeloupéens, au sein de leur Fédération communiste deve- nue depuis 1958 le Parti Communiste Guadeloupéen, s’inclinent respectueusement sur le lieu de ces crimes, en mémoire de ces innocents.

F auchés par des tirs en rafales dans différents coins de cette ville administrée par une municipalité communiste dirigée par Rosan Girard, avec pour premier adjoint, Césario Siban : madame Constance Dulac, messieurs Capito- lin Justinien, François Serdot et Édouard Dernon, et 14 autres per- sonnes, ont payé de leur vie ou de leur sang, les légitimes revendica- tions depuis novembre 1951, des ouvriers et des salariés du secteur agricole. Plusieurs de ces victimes étaient tout à fait étrangères à ce mouvement, lequel a généré une grève générale dès 1952.

Nous ne reviendrons pas dans cet article sur les détails de cette grève. Nous soulignerons cependant que le chiffre 4, comme un chiffre maudit, a marqué en unités et dizaines, le bilan de cette tuerie que des Guadeloupéens ont retenu sous l’appellation de «Massacre de la Saint-Valentin». En effet, 4 jours après, un communiqué officiel du ministère de l’Intérieur dans la presse nationale française, faisait état de 4 morts et 14 blessés, en ce 14 février

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Dimanche 14 février 2021, vers 11h00, le Parti Communiste Gua- deloupéen n’a pas oublié. Une gerbe a été déposée sur la stèle éri- gée en leur mémoire avec beau- coup de difficultés, depuis quelques années, en face du cimetière de la ville de Le Moule où ils reposent.

Un bref rappel des faits a été fait par le Secrétaire général du Parti Communiste Guadeloupéen, Félix Flémin, qui a souligné qu’il s’agissait pour le Gouvernement français, non seulement de réprimer les tra- vailleurs mais aussi, de réduire au silence le Parti Communiste Gua- deloupéen qui, depuis «l’Appel au peuple»de 1944, cherche à conscientiser les travailleurs en général, sur tous les sites, dans le privé comme dans la fonction publique, sur leurs conditions de travail et d’existence. Une mission qui n’a d’ailleurs pas cessé jusqu’à ce jour et qui devrait permettre, à terme, au peuple guadeloupéen, d’avoir en toute souveraineté, la gouvernance de son pays.