Le dialogue social pour une nouvelle culture

«C ertains essaient de fuir la réalité en se réfugiant dans leurs mondes à part, d’autres l’affrontent en se ser- vant de la violence destructrice. Cependant, entre l’indifférence égoïste et la protestation violente, il y a une option toujours possible : le dialogue. Le dialogue entre les générations, le dialogue dans le peuple, car tous nous sommes peuple, la capacité de donner et de recevoir, en demeurant ouverts à la vérité. Un pays grandit quand dialoguent de façon constructive ses diverses richesses culturelles ; la culture populaire, la culture universitaire, la culture des jeunes, la culture artistique et technologique, la culture économique et de la famille, et la culture des média…».

«Le dialogue social authentique suppose la capacité de respecter le point de vue de l’autre en acceptant la possibilité qu’il contienne quelque conviction ou intérêt légitime. De par son identité, l’autre a quelque chose à apporter. Et, il est souhaitable qu’il approfondisse ou expose son point de vue pour que le débat public soit encore plus complet. Certes, lorsqu’une personne ou un groupe est cohérent avec ce qu’il pense, adhère fermement à des valeurs ainsi qu’à des convictions et développe une pensée, dans le dialogue et dans un esprit d’ouverture aux autres, ceci profitera d’une manière ou d’une autre à la société. Mais cela ne s"accomplit que dans la mesure où le processus en question se réalise dans le dialogue et dans l’esprit d’ouverture aux autres.

En effet, dans un esprit vrai de dialogue, la capacité de comprendre le sens de ce que l’autre dit et fait, se nourrit, bien que qu’on ne puisse pas l’assumer, comme sa propre conviction.

Il devient ainsi possible d’être sincère, de ne pas dissimuler ce que nous croyons, sans cesser de dialoguer, de chercher des points de contact, et surtout de travailler et de lutter ensemble. La discussion publique, si elle accorde véritablement de l’espace à chacun et ne manipule ni ne cache l’information est un trem- plin permanent qui permet de mieux atteindre la vérité, ou du moins de mieux l’exprimer.

Elle empêche les divers groupes de s’accrocher avec assurance et autosuffisance à leur conception de la réalité et à leurs inté- rêts limités. Soyons persuadés que les différences sont créa- trices, elles créent des tensions et dans la résolution d’une ten- sion se trouve le progrès de l’humanité».

PAR LE PAPE FRANÇOIS