Mouvement des organisations professionnelles La Guadeloupe bloquée

On assista alors à de nombreux blocages sur les routes, me- nés par plusieurs organisations professionnelles représentant aussi bien les transports, le bâti- ment et travaux publics (BTP) que le tourisme. Ils s"insurgent notamment contre «la pression sociale et fiscale».

Pris à la gorge, asphyxiés par les charges et des dettes, ils deman- dent à l’Etat de prendre en compte cette réalité.

En effet, leurs intérêts étant dû- ment menacés, cela légitime leur dure mobilisation. Cepen- dant, déconnectés de toute préoccupation de la population guadeloupéenne, la revendica- tion s’apparente comme un acte de surenchère de certains de ces socio professionnels.

La question des charges fiscales et sociales est inadaptée à la réa- lité de nos entreprises guadelou- péennes. Sous couvert de crise sanitaire, l’Etat orchestre subrep- ticement une asphyxie financière de la Guadeloupe. Il importe donc de se poser la vraie question à savoir, le statut juridique du pays.

Il faut alors nécessairement que les Guadeloupéens et les socio professionnels, en l’occurrence, arrivent à dépasser leurs reven- dications purement sectorielles pour une stratégie plus globale du développement économique.

Ce qui s’est passé pendant 48 heures a été délibérément voulu et nul n’a été dupe de voir ce blo- cage total, sans aucune interven- tion des forces de répression, en général très réactives quand il s’agit de travailleurs mobilisés pour revendiquer leurs droits. Cette problématique récurrente est loin d’être réglée. La multiplica- tion des conflits ne pourra en rien apporter des réponses, sinon très ponctuelles. C’est surtout une stratégie de chan- gement de modèle économique et social qu’il faut mettre en chantier, si on veut que le pays sorte de cette situation de léthargie.

Dès lors, le débat s’impose sur la question d’une économie endo- gène et une reconcentration sur nous-mêmes. Nul doute que le challenge sera relevé par l’en- semble des acteurs.